Situé au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), le centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Prost de l'association Emmaüs Solidarité accueille des personnes ayant eu des parcours de vie difficiles. Margaret Stoïb, la responsable de l'établissement, nous en détaille le fonctionnement et le rôle des professionnels.
Créé en 1994, le CHRS dispose aujourd'hui de 32 places, "réparties dans le bâtiment où nous avons nos bureaux ainsi que dans quatre logements en diffus, à proximité de la structure", précise la responsable. L'établissement est aussi adossé à une pension de famille. S'y ajoutent des locaux ouverts aux personnes accompagnées comme venant de l'extérieur : un cyberespace avec neuf postes informatiques et un atelier de créations artistiques.
"Nous pouvons accueillir des hommes seuls, des couples et, depuis peu, des familles dans les appartements", explique Margaret Stoïb. "Il est à noter qu'en dehors des familles et des couples, ce sont des personnes qui n'ont pas choisi de cohabiter. Beaucoup de nos personnes accompagnées ont des problèmes de santé importants, parfois des addictions, des problèmes administratifs… et beaucoup de ruptures dans leur parcours."
Au sein du CHRS, la responsable emploie trois éducateurs spécialisés : deux à temps plein, le troisième à 20 % (soit 2,2 ETP au total) – ce dernier travaille le reste du temps à la pension de famille.
"Les interventions des éducateurs sont variées. Ils accompagnent les résidents du début à la fin", indique la responsable, c'est-à-dire de la préadmission à l'accompagnement social dans sa globalité en passant par la préparation des chambres et des logements. Ils travaillent autour du projet personnalisé, regardent ce qu'il faut mettre en place pour lever les freins à l'emploi, à la santé, au logement…
"C'est un travail qui nécessite beaucoup d'écoute. C'est aussi un travail qui passe par beaucoup d'administratif car le public accompagné est souvent perdu avec le numérique. Il faut faire avec eux, pas à leur place", détaille Margaret Stoïb, elle-même éducatrice spécialisée de formation. "Il y a aussi de l'accompagnement physique pour se rendre à un premier rendez-vous médical ou auprès d'une association d'aide aux étrangers."
"Le travail d'équipe est un axe important en CHRS", souligne-t-elle, "cela permet de porter à plusieurs des situations difficiles." Et d'avancer ensemble. "Il faut être disponible les uns aux autres, notamment pour écouter un collègue qui sort d'un entretien difficile."
Une solidarité à laquelle s'ajoutent des moments de convivialité avec les personnes accompagnées – des soirées cinéma ou des repas thématiques, par exemple – qui participent aussi au plaisir de travailler ensemble.
Les fiches métiers.
Les articles :
– Une éducatrice spécialisée en CHRS pour reloger les plus démunis
– Addictologie en prison : le travail de prévention d'une éducatrice spécialisée
– Travail social : une éducatrice spécialisée aux côtés des réfugiés
– Un éducateur spécialisé référent en accueil pour grands précaires
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