Comment relever les enjeux de société posés par le vieillissement ? Quelles solutions pour remédier aux difficultés de recrutement des établissements et services d'aide aux personnes âgées ? Comment faire évoluer les pratiques pour répondre aux besoins d'accompagnement du grand âge ?
Autant de questions débattues au colloque organisé par la Fnadepa (la fédération nationale des associations de directeurs d'établissements et services pour personnes âgées) – en partenariat avec Le Media Social Emploi et Direction[s] –, et qui s'est tenu le 16 janvier 2020 à Paris, en présence notamment de l'ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri.
Venue y présenter son rapport sur l'attractivité des métiers du grand âge, remis au ministère des Solidarités et de la Santé en octobre 2019, elle en a rappelé plusieurs mesures-phares, à commencer par la création de 18 500 postes supplémentaires par an d'ici à fin 2024 (soit 92 500 emplois supplémentaires sur cinq ans).
Elle est aussi revenue, entre autres, sur la nécessité de remettre à niveau les rémunérations inférieures au Smic dans les grilles des conventions collectives de l'aide à domicile et de soutenir les démarches innovantes permettant d'améliorer les conditions de travail et de redonner du sens à l'activité des professionnels (méthode Buurtzorg, autonomie des équipes, etc.).
Face à elle, au cours d'un échange animé par Le Media Social Emploi, l'économiste François-Xavier Devetter, spécialiste des services à la personne, a renchéri en insistant sur le besoin de revaloriser le tarif horaire des services à domicile pour en rémunérer correctement les salariés, souvent employés à temps partiel mais qui pourraient être considérés à temps plein, compte tenu des contraintes de ces emplois.
"Peut-on parler de temps partiel quand la majorité des salariées ne peuvent, physiquement et psychologiquement, travailler plus ? Est-ce un temps partiel, celui qui occupe des plages horaires près de 40 heures par semaine en raison des temps creux (déplacements, intervacations, récupérations, etc.) ?", s'interrogeait-il d'ailleurs dans une tribune parue dans Le Monde en octobre 2019.
La clef absolue du bien vieillir, c'est l'accompagnement et donc "les métiers de l'autonomie", avait aussi estimé, plus tôt dans la journée, l'ancienne ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie Michèle Delaunay, pilote de la loi de décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, en plaidant pour "revaloriser ces carrières".
"Et si je dis 'métiers de l'autonomie', c'est parce qu'on ne peut pas faire le même métier toute sa vie", avait-elle souligné, en suggérant "des passerelles entre les secteurs, pour passer du grand âge au handicap ou à l'enfance au cours de sa carrière".
Enfin, le président de la Fnadepa, Jean-Pierre Riso, a pour sa part exprimé la détermination des acteurs du secteur à participer à la conférence sociale annoncée par Agnès Buzyn lors de la remise du rapport El Khomri (mais qui se fait attendre) et surtout à obtenir une loi ambitieuse pour le grand âge et l'autonomie, comme promis par le président de la République en 2018.
Pour faire entendre sa voix, l'organisation a donc lancé une campagne d'interpellation politique avec pour slogan : "Stop au bla bla ! Faites notre loi", en direction du chef de l'Etat, du Premier ministre et des parlementaires notamment.
Voir nos offres d'emploi.
Les fiches métiers.
Les articles :
Loi Grand âge : la Fnadepa en a marre du "blabla", article paru sur le Media Social.
Vous avez apprécié cet article ? Vous pouvez le partager !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.