Conseillère en insertion sociale et professionnelle : un métier en chantier

Conseillère en insertion sociale et professionnelle dans un chantier d'insertion, Stéphanie Le Gall accompagne un public éloigné de l'emploi. Témoignage.

 

La mission de Stéphanie Le Gall, conseillère en insertion sociale et professionnelle au sein du chantier d'insertion de l'association Rejoué – qui donne une nouvelle vie à des jouets d'occasion, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) –, est d'accompagner des personnes éloignées de l'emploi sur les problématiques sociales qui hypothèquent leur insertion professionnelle. Elle nous a raconté son travail. Témoignage.

 

Pour présenter mon métier

Je m'occupe de personnes éloignées de l'emploi que j'accompagne afin de régler des questions liées à la santé, à l'hébergement, à la maîtrise du français… Parce qu'il faut d'abord trouver des solutions à ces questions "sociales" pour ensuite envisager une formation ou une prise de poste.

 

Un titre professionnel mais…

Il existe un titre professionnel de conseiller/conseillère en insertion professionnelle. Mais, dans mon cas, j'ai une licence de sociologie et j'ai suivi, au Cnam [Conservatoire national des arts et métiers], une formation débouchant sur la fonction de "chargé de projet dans l'insertion collective".

 

J'ai obtenu mon premier poste en faisant valoir mon parcours personnel et professionnel riche d'expériences aux côtés de publics fragiles, notamment comme assistante d'éducation auprès d'enfants hospitalisés. 

 

Sur un chantier d'insertion

Je travaille depuis plusieurs années sur un chantier d'insertion qui a pour activité le recyclage, la remise en état et la vente de jouets récupérés, et qui est particulièrement ouvert aux femmes. En travaillant aux différents postes du chantier, ces personnes peuvent acquérir des compétences professionnelles, s'exercer à travailler en équipe, bonifier leur "savoir-être".

 

En tant que conseillère en insertion sociale et professionnelle, je pourrais exercer dans très structures très différentes : à Pôle emploi, dans un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), dans une mission locale, dans une entreprise d'insertion…

 

Heureuse polyvalence

J'aime la polyvalence de ma fonction, liée à la double porte d'entrée sociale et professionnelle. Je suis au quotidien à la recherche de solutions très variées afin de m'adapter au parcours de chaque salarié en insertion. Cette recherche me met en relation avec des partenaires du chantier tout aussi variés, du secteur social au monde de l'entreprise. 

 

Cette polyvalence tient en partie à la taille du chantier d'insertion où j'exerce – qui compte 30 salariés et qui n'est donc pas une grosse structure très hiérarchisée. Je peux prendre des initiatives, échanger facilement avec la direction et travailler étroitement avec les encadrants techniques du chantier, qui suivent l'évolution professionnelle des salariés en insertion.

 

Un métier de l'humain

Ce qui peut être difficile, c'est de voir décrocher des personnes avec qui on a déjà fait un bout de chemin. Un coup dur, par exemple la perte de leur logement, va venir stopper leur parcours vers l'emploi. 

 

Les parcours ne sont pas linéaires, il y a des pauses et des détours. On est dans un métier de l'humain, dans lequel on s'investit beaucoup même si, bien entendu, on met en place une distance professionnelle.

 

Mais pas assez valorisé

Ma situation a bien évolué mais je n'oublie pas que j'ai débuté, en 2012, avec un salaire de 1 700 euros brut – un salaire, selon moi, trop bas au vu de l'investissement attendu et qui correspond, malheureusement, à nombre de salaires de débutant dans le secteur social.

 

Point positif, étant bien placée pour suivre le marché de l'emploi, je remarque que mon métier recrute...

 

 

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