Directrice de Lyon Cité – qui regroupe des établissements et services d'urgence sociale et de réinsertion de l'Armée du Salut, dans le Rhône (places d'hébergement, CHRS, restaurant social, ateliers et chantiers d'insertion...) –, Sophie Jansen est rompue à l'exercice du recrutement en urgence.
Son organisation déploie en effet notamment, chaque année, des centres visant à accueillir des personnes sans domicile dans le cadre du plan hivernal. Mais face au covid 19, "les conditions ont été un peu différentes", rapporte-t-elle.
"Pour les centres de renfort, nous allons parfois jusqu'à monter les murs et nous ouvrons pour plusieurs mois". Alors qu'avec la crise sanitaire, l'association a dû gérer "deux centres de confinement pour personnes sans domicile installés dans du dur, à l'hôtel et dans un établissement pour l'insertion dans l'emploi (Epide)".
Pour ouvrir ces deux centres, Sophie Jansen n'a pas eu plus de 48 heures pour former des équipes mais elle "y était préparée, comme en toute période".
"J'ai en permanence des offres d'emploi types prêtes à être diffusées, des fiches de postes à jour et des documents expliquant les processus à mettre en place pour ouvrir un service, qui serviront de support de travail aux nouveaux arrivés", détaille-t-elle. "Sans oublier les professionnels déjà en place qui orientent et qui rassurent".
Pour atteindre ses objectifs de recrutement, le secret est "de faire jouer en même temps toutes les voies possibles, pas de tenter une voie après l'autre", souligne-t-elle.
Elle a donc sollicité simultanément le réseau de l'Armée du Salut – qui, parmi les anciens CDD, stagiaires ou salariés serait disponible ? – mais aussi les réseaux professionnels de ses chefs de service, deux agences d'intérim spécialisées et, enfin, Pôle emploi.
Quels que soient les canaux de recrutement, mieux vaut n'indiquer qu'une adresse de contact : "Les chefs de services qui constituent leur équipes peuvent ainsi avoir une vue d'ensemble des candidatures".
L'Armée du Salut a également joué la carte du redéploiement d'une structure à l'autre, en fermant un service de visites à domicile pour renforcer les équipes des centres de confinement, "ce qui permet également de mieux tenir le budget", reconnaît Sophie Jansen.
Au final, l'organisation a embauché une dizaine de personnes et, "vu les délais, parfois sur un simple coup de fil, l'entretien en présentiel étant réservé en priorité au recrutement des nouveaux chefs de service, des postes-clés".
"Même en 48 heures, on finit toujours par y arriver", constate la directrice. L'essentiel est de "garder son sang-froid et de ne pas transmettre ses doutes à ses équipes".
De fait, "on peut compter sur l'engagement des professionnels du social, encore plus dans des situations exceptionnelles", souligne-t-elle. "Et, par ailleurs, on a été presque débordé par des candidatures de bénévoles, visiblement pas refroidis par le risque sanitaire".
L'urgence a cependant entraîné des concessions. "Les personnes recrutées ne peuvent pas 'cocher toutes les cases'", selon Sophie Jansen qui a ainsi "intégré, sur la base de leur motivation, des personnes encore en formation ou qui n'avaient pas l'expérience du poste".
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