"La question de la durée des carrières dans les métiers du travail social se pose avec une grande acuité alors que les acteurs du social et du médico-social s'inquiètent des difficultés de recrutement des professionnels dans leurs secteurs", résume Défi métiers, le carif-oref* francilien, dans une étude de novembre 2021.
Commandée par la direction des formations sanitaires et sociales de la région Ile-de-France, cette enquête s'appuie sur les chiffres du recensement de la population pour évaluer la durée moyenne des carrières professionnelles des éducateurs spécialisés (ES), des éducateurs de jeunes enfants (EJE), des assistants de service social (ASS) et des conseillers en économie sociale familiale (CESF).
Résultat ? "A l'exception des CESF, les travailleurs sociaux franciliens ont des carrières plus courtes que pour le reste de la France – jusqu'à 11 ans de différence en ce qui concerne les éducateurs spécialisés."
Des différences qui peuvent s'expliquer, selon Défi métiers, par les conditions de vie en Ile-de-France (le prix des logements, le coût de la vie en général…) mais aussi "par des opportunités d'emploi plus grandes dans des domaines professionnels variés".
Autrement dit, les travailleurs sociaux peuvent, au bout d'un certain temps, évoluer vers d'autres fonctions. "Ainsi, les ES (de 13 à 17 ans de carrière en moyenne) ou les CESF (de 15 à 19 ans de carrière en moyenne) peuvent, par exemple, accéder à des postes d'encadrement du social dans la deuxième partie de leur parcours professionnel", note l'organisme.
Quant aux EJE (de 5 à 9 ans de carrière en moyenne), ils "peuvent plus rapidement au cours de leur carrière devenir directeurs de structure d'accueil de jeunes enfants".
"A l'inverse, les durées de carrière relativement longues des ASS (de 21 à 25 ans en moyenne) peuvent être synonymes d'un manque de possibilité d'évolution au sein des établissements employeurs", estime Défi métiers.
A noter que "l'alimentation des métiers passe principalement par l'obtention des diplômes d'Etat", souligne l'organisme, non sans inquiétude : "La baisse d'attractivité de certains diplômes d'Etat est d'autant plus préoccupante que les besoins en emploi des métiers qu'ils alimentent sont en augmentation."
C'est le cas notamment pour les DE d'assistant de service social et de CESF – alors que les effectifs de diplômés ES restent stables et que les promotions d'EJE sont même en hausse.
Pourtant, ces métiers ont le vent en poupe au niveau de l'emploi : "Les projets de recrutement de professionnels de l'action sociale (ASS et CESF) ont doublé entre 2013 et 2020 (+ 111 %)", rapporte l'étude en ajoutant que, "de même, les projets de recrutement des 'éducateurs spécialisés' (ES, EJE, cadres) ont également fortement augmenté (+ 67 %)".
* carif-oref : centre d'animation, de ressources et d'information sur la formation (Carif) et observatoire régional de l'emploi et de la formation (Oref)
Les fiches métiers.
Les articles :
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