On se représente souvent le directeur de maison de retraite comme un professionnel d’un âge respectable, qui se verrait confier la tête de l’établissement à l’issue d’une longue carrière dans le secteur social et médico-social.
Une image de plus en plus battue en brèche aujourd’hui, notamment avec l’arrivée croissante de nouveaux profils dans ce secteur. Parmi eux, de jeunes diplômés de cursus tels que les masters en management des organisations sanitaires et sociales.
Arrivant sur le marché du travail au terme de cette formation, de jeunes diplômés peuvent logiquement briguer la direction d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) avant d’atteindre la trentaine.
Une configuration néanmoins plus vraie sur le papier que dans les faits, d’après François Barrau, directeur de Recipro-RH, un cabinet de recrutement spécialisé dans le médico-social et la santé à Paris.
"Les candidats de moins de 30 ans sont rarement propulsés immédiatement à la direction d’un Ehpad", explique-t-il. "Un diplômé d’une vingtaine d’années aura certes en tête tous les aspects juridiques et réglementaires à connaître pour le fonctionnement d’un établissement, mais il aura en revanche peu d’expérience du management et de la relation à l’usager".
Une position partagée par Maryse Duval, directrice générale du Groupe SOS Seniors, qui gère une soixantaine d’Ehpad dans toute la France : "Les compétences managériales pour le poste de directeur d’Ehpad s’acquièrent avec le temps", estime-t-elle.
"C’est une fonction avec un haut niveau de responsabilités, qui exige d’avoir un recul suffisant pour gérer l’aspect humain. Ainsi, dans notre groupe, les directeurs d’Ehpad ont plutôt 40 à 45 ans en moyenne".
Pour autant, cela ne signifie pas que cet horizon est inatteignable pour de jeunes diplômés. "Mais il vaut mieux procéder par étapes", préconise Maryse Duval.
"Passer d’abord par la fonction d’adjoint de direction ou encore par un poste de responsable hébergement et restauration de l’établissement sont de bons tremplins pour un jeune professionnel qui vise la direction d’une maison de retraite", juge-t-elle. "Cela permet d’acquérir une certaine sérénité dans le management et, notamment, d’apprendre à gérer la complexité croissante des ressources humaines en Ehpad, comme les difficultés de recrutement ou les remplacements d’urgence".
D’autant que l’éventail des missions est déjà très large à ce type de poste, souligne François Barrau : "Une fonction d’adjoint de direction dans un établissement de taille importante implique notamment la charge du conseil de la vie sociale, de la qualité, de l’accueil et de l’hébergement", illustre-t-il.
"Il peut être intéressant pour un jeune professionnel de rester sur ce type de poste pendant les premières années post-diplôme, afin de se forger une expérience qui lui permettra de prétendre ensuite à la direction d’établissement".
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