Alexandrine Grondin, 43 ans, travaille comme éducatrice spécialisée au sein du Relais de Bellepierre, une structure d'hébergement temporaire de la Fondation Abbé Pierre à La Réunion. Elle nous fait partager son quotidien. Témoignage.
Je travaille depuis 2005 dans une structure d'hébergement temporaire gérée par la Fondation Abbé Pierre. On y accueille une soixantaine d'adultes et d'enfants, logées dans 22 appartements, du studio au T4. Des jeunes mis à la porte du domicile familial, des femmes victimes de violence conjugale, des familles expulsées, des gens à la rue.
Notre mission ? Les accompagner au quotidien dans toutes les étapes qui vont conduire à leur relogement définitif.
Aucune journée ne ressemble à la précédente. J'aide les résidents dans toutes leurs démarches administratives, je les conseille sur la gestion de leur budget, je réapprends à certains les codes de la société pour vivre en collectivité, je fais visiter des appartements proposés par des bailleurs...
J'ai le titre d'éducatrice spécialisée mais mes missions se rapprochent très souvent de celles d'une conseillère en économie sociale familiale ou d'une assistante de service social. J'apprécie d'ailleurs beaucoup cette polyvalence.
Notre structure est un relais entre la rue et le logement pérenne. On intervient à ce moment de bascule, de changement entre les difficultés d'avant et le retour à une vie meilleure. C'est très valorisant, très gratifiant. Dans ce métier, on se sent utile.
Aider des gens dans la rue à retrouver un toit, une sécurité, ça n'est pas rien ! Il y a de très belles rencontres, on garde parfois des liens des années après le départ des résidents. En octobre, on a fêté les 20 ans du Relais de Bellepierre. Depuis l'ouverture, on a aidé environ 300 ménages, soit plus d'un millier de personnes.
J'aime vraiment mon métier. Mais il y a des moments difficiles car on intervient auprès de personnes très abîmées par l'existence. Pour encaisser, tenir sur la longueur, il faut trouver la bonne distance avec le public qu'on accompagne. Il faut être sensible mais pas trop.
C'est un métier prenant sur le plan psychique. Toutes les six semaines, nous avons la possibilité de mener des groupes d'analyse de pratiques avec une psychologue vacataire. C'est indispensable pour évacuer, prendre du recul, ne pas se laisser envahir.
Je ne changerais absolument rien. Quand j'ai été embauchée par la Fondation Abbé Pierre, en 2005, je pensais y rester trois ans, comme dans mes précédentes expériences – au sein d'une association d'aide aux demandeurs d'emploi puis d'une agence départementale d'insertion pour les allocataires du RMI. Et j'y travaille toujours !
Ici, je suis en accord avec mes valeurs, j'ai beaucoup d'autonomie dans mon travail et je bénéficie d'un bon équilibre entre vie privée et professionnelle. Bon, si je pouvais gagner un peu plus que mes 2 200 à 2 400 euros net, je ne dirais pas non (rires). Mais quand on est travailleur social, l'argent n'est pas le seul moteur.
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