L’association Filéas, implantée en Ille-et-Vilaine, est présente dans le secteur du handicap avec 7 structures, de l’établissement et service d'aide par le travail (Esat) au foyer de vie, et compte un peu moins d’une centaine de salariés.
"Nous employons principalement des aides médico-psychologiques (AMP), des accompagnants éducatif et social (AES), des moniteurs éducateurs, des éducateurs spécialisés et des moniteurs d’ateliers. Les soins dont ont besoin certains des résidents sont assurés par des intervenants extérieurs", précise Régis Grosselet, responsable RH.
Si, actuellement, l’association n’a aucun poste à pourvoir, "il y a quelques semaines, je cherchais encore 4-5 professionnels", nuance le responsable, qui précise devoir faire appel régulièrement à l’intérim, une solution "coûteuse et peu adaptée au public en situation de handicap", ayant particulièrement besoin de repères.
Pour aller à la pêche aux candidats, l’association est en train de remanier son site Internet et s’efforce d’être présente sur toutes les manifestations liées à l’emploi organisées sur son territoire.
"Nos recrutements sont empêchés, avant tout, par la localisation en secteur rural et isolé de certains de nos établissements. Un obstacle difficile à contourner. A nous de communiquer très activement auprès de nos partenaires, comme Pôle emploi, pour faire circuler nos offres", analyse Régis Grosselet.
L’association actionne tous les leviers : se rapprocher des écoles en travail social, accueillir des stagiaires, tenter l’apprentissage…
Maintenir les effectifs à flots, c’est aussi réduire au maximum l’absentéisme.
"Pour ce faire, nous avons retravaillé les fiches de poste afin de valoriser et différencier les spécificités de chaque métier. Dans un foyer, où l’activité est très centrée sur le quotidien, les interventions des uns et des autres peuvent être assez peu distinctes. Il est important, par exemple, qu’un éducateur spécialisé qui a fait 3 ans d’études ait des missions spécifiques", précise le responsable.
La direction a également mis en place davantage de réunions pour une meilleure circulation des informations et une meilleure cohésion.
"Les difficultés de gestion de planning impactent les encadrants qui se retrouvent à devoir faire davantage de gestion RH et sont ainsi éloignés de leur cœur de métier, nous y sommes attentifs", ajoute-t-il.
Le responsable est particulièrement inquiet pour le recrutement des veilleurs de nuit, professionnels indispensables pour le bon déroulé de moments clés de la journée.
"Le métier, avec ses contraintes et peu valorisé financièrement, n’attire plus à une époque où l’on souhaite davantage d’équilibre entre vie personnelle et professionnelle", remarque-t-il.
Régis Grosselet se félicite que Nexem, principale organisation professionnelle du secteur social, se soit emparée de la question des difficultés de recrutement.
"Il faut mener une réflexion générale sur l’approche de la nouvelle génération, qui semble plus encline à multiplier les expériences qu’à se fixer sur un poste pour plusieurs années", estime-t-il.
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