"Le principal conseil que je donnerais aux candidats est de se projeter dans le poste ambitionné", avance Delphine Meindre, responsable GPEC (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences) à la direction générale de l'Établissement public national Antoine Koenigswarter (Epnak), une organisation qui accueille des enfants et des adultes en situation de handicap.
Pour les recruteurs, il ne s'agit en effet pas seulement d'obtenir des informations sur votre parcours, vos qualités ou vos aspirations. "Lors de l'entretien, la personne doit donc montrer qu'elle a bien cerné notre besoin. Pour cela, elle doit notamment puiser des éléments dans son expérience professionnelle pour faire le lien avec le poste."
Avant de vous rendre à l'entretien, il vous faut donc bien cerner les tâches relatives à l'emploi que vous postulez et les compétences dont vous disposez pour les réaliser. Organisez votre réflexion pour pouvoir la présenter clairement.
"Le fait de se projeter permet de structurer sa pensée", précise Delphine Meindre. "Pour des postes de chef de service ou d'éducateurs spécialisés, c'est intéressant. Cette structuration donne également des indications sur leur capacité d'écriture, indispensable à l'exercice de leur métier."
C'est un basique des entretiens d'embauche mais il faut le répéter, encore et encore : renseignez-vous sur la structure que vous envisagez d'intégrer. Par exemple, consultez son site Internet qui fourmille généralement d'informations.
"Il faut sortir des réponses toutes faites du genre 'Votre entreprise est intéressante' ou 'J'ai envie de progresser au sein de votre structure'. Il faut y mettre du fond", insiste Delphine Meindre. "J'aime bien quand le candidat me dit qu'il est allé voir le site et qu'il y a vu les projets de service, le projet d'établissement, ou qu'il me parle de l'actualité de l'Epnak au regard du poste visé."
Et si vous n'avez pas eu le temps ou pris la peine, inutile de faire semblant : "Si le candidat m'indique qu'il s'est renseigné sur l'établissement, je vais lui poser des questions, même si je ne demande pas une connaissance parfaite de notre organisation", explique la responsable GPEC. "S'il n'a pas eu le temps de le faire réellement, je vais vite m'en apercevoir… Autant ne pas dire qu'il s'est informé."
Bien réaliser un entretien passe parfois par des détails qui marquent les recruteurs. "Pour un poste d'assistante RH, la candidate est venue avec un cahier qu'elle a posé grand ouvert devant elle et où elle notait les éléments que nous lui communiquions lors de nos échanges", se souvient Delphine Meindre. "Elle ne prenait pas des notes pour prendre des notes. Elle s'en servait pour rebondir sur ces informations durant l'entretien. C'était un véritable outil."
Cette même candidate a envoyé un mail post-entretien dans lequel elle remerciait ses interlocuteurs, reprenait les contours du poste – ce qui prouvait qu'elle avait bien compris les besoins – et montrait sa motivation. Les recruteurs ont apprécié.
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