Initié il y a plus de trente ans et porté par la Confédération des écoles supérieures en travail social de la région du Rhin supérieur, le programme Recos offre la possibilité à des étudiants en travail social français, allemands et suisses de suivre un cursus de formation dans l’un des pays limitrophes.
RECOS regroupe six écoles partenaires : trois en Alsace (l’École supérieure de Praxis sociale de Mulhouse, l’Eseis et l’Ediac Formations à Strasbourg), deux en Allemagne (l’Evangelische Hochschule et la Katholische Hochschule de Fribourg-en Brisgau) et une en Suisse (la Fachhoschule Nordwestschweiz de Bâle).
Il s’adresse aux étudiants préparant des diplômes de niveau 6 : éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants et assistant de service social (ou leurs équivalents allemand ou suisse).
Le programme comprend 7 modules :
– un séminaire introductif (4 jours) pour découvrir et comparer les systèmes de protection sociale et les problématiques de chaque pays
– des cours de langue spécialisée
– un séminaire trinational (1 semaine), organisé par l’un des pays (lors du semestre 2 ou 4), sur une thématique déclinée dans les pays partenaires
– une semaine de formation dans une école partenaire avec les cours dispensés dans une langue étrangère
– un stage de pratique professionnelle (2 mois minimum) dans un pays partenaire
– un rapport final ou mémoire de fin d’études dans lequel est traitée de façon comparative une thématique du travail social
– une soutenance bilingue en présence de formateurs des deux écoles partenaires
"Les étudiants ne sont pas obligés de suivre l’ensemble des modules, explique Béatrice Jeanvoine-Sigrist, référente du programme Recos à l’Ecole supérieure de Praxis sociale de Mulhouse. Nous encourageons le plus grand nombre à suivre les deux premiers séminaires qui sont d’ailleurs intégralement traduits, car c’est très intéressant de découvrir le fonctionnement du système social des pays limitrophes et les spécificités des pratiques professionnelles."
Le dernier séminaire organisé en mai a attiré près de soixante étudiants des trois pays.
L’an dernier, une dizaine d’étudiants a effectué l’ensemble du programme Recos, à l’issue duquel un certificat leur a été délivré. "L’obtention de ce certificat leur ouvre le marché de l’emploi dans les pays voisins grâce au processus de reconnaissance de diplôme", indique Béatrice Jeanvoine-Sigrist.
Si des étudiants français peuvent être attirés par l'opportunité d'exercer en Allemagne ou en Suisse, où les salaires sont plus avantageux, le programme s’avère aussi pertinent pour les jeunes professionnels (français, allemands ou suisses) qui restent travailler dans leur pays d’origine.
"Sur notre territoire, il y a de réels enjeux à apprendre à travailler avec nos voisins. Les publics que les travailleurs sociaux accompagnent traversent les frontières, c’est vrai pour les personnes à la rue, les personnes en errance ou issues de l’immigration, mais aussi en protection de l’enfance avec les familles biculturelles. Comment fonctionnent les services de l’aide sociale de l’autre côté de la frontière ? Comment y qualifie-t-on le danger ? Autant de questions qu’il est utile de connaître", souligne Béatrice Jeanvoine-Sigrist.
Les six écoles partenaires souhaitent renforcer la coopération transfrontalière, elles ont l’ambition de créer un campus européen de l’intervention sociale (Celis), un projet qui a obtenu un financement dans le cadre du programme européen Interreg.
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