Dans le secteur social et médico-social, l'apprentissage a le vent en poupe. Certains étudiants, entrés en formation par la voie directe, font même le choix de s'y orienter en cours de cursus.
Le plus souvent, l'occasion se présente à l'issue d'un stage, mais il arrive aussi que des étudiants surveillent les offres d'embauche en parallèle de leur formation.
"La formation en voie directe n'étant pas rémunérée, certains étudiants peuvent se retrouver en difficulté financière. Au point, parfois, d'abandonner leur scolarité, explique Laurence Moreau, directrice du CFA (centre de formation des apprentis) sanitaire et social de Bourgogne-Franche-Comté. Avec l'apprentissage, on est salarié, ce qui permet de sécuriser le parcours."
Autres intérêts : mettre immédiatement en pratique ses apprentissages, intégrer une équipe, étoffer son réseau...
Avant d'envisager une bascule, quelques précautions s'imposent. D'abord, bien affiner son projet.
"Le rythme de l'apprentissage est très soutenu, souligne Aurélie Le Duff, responsable du CFA de l'Institut régional du travail social (IRTS) de Nouvelle-Aquitaine. Il faut avoir d'importantes capacités de travail, une certaine autonomie... Ce n'est pas donné à tout le monde."
Ensuite, s'assurer que l'employeur est au clair sur le statut de l'apprenti, celui d'un salarié en formation. "L'apprenti n'est pas là pour compenser une pénurie de personnel, ce n'est pas un remplaçant qui coûte moins cher", précise Laurence Moreau.
L'intégration doit être graduelle, accompagnée par un maître d'apprentissage. La structure doit également respecter le calendrier d'alternance, en libérant l'apprenti lorsqu'il se rend au centre de formation, voire en stage sur d'autres terrains.
Bon à savoir également : un contrat d'apprentissage ne peut pas comporter de clause de dédit-formation. Après l'obtention de son diplôme, le jeune professionnel n'a donc aucune obligation de rester dans l'entreprise. S'il veut garder son salarié, l'employeur devra trouver d'autres moyens de le fidéliser.
En théorie, la bascule est possible à tout moment. Deux règles sont toutefois à respecter : la durée d'un contrat d'apprentissage ne peut être inférieure à 6 mois et la formation théorique doit représenter au moins 25 % de la durée globale du contrat. En clair : mieux vaut ne pas attendre les derniers mois du cursus.
"Pour les formations longues (assistant de service social, éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants...), le plus pertinent est de basculer en début de deuxième année, estime Aurélie Le Duff. Cela permet d'intégrer la structure avec déjà quelques acquis, et en ayant déjà maturé son projet."
Même avis du côté de Laurence Moreau, qui déconseille de trop tarder : "S'approprier le rythme de l'apprentissage prend un peu de temps, alors basculer en troisième année, qui est celle de la diplomation, c'est prendre le risque de se mettre en difficulté."
Au niveau administratif, rien de trop complexe pour l'étudiant : il lui suffit d'informer son responsable de formation, qui le réorientera vers le CFA. Charge ensuite au futur employeur de prendre contact avec l'organisme pour effectuer les démarches nécessaires.
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