Comment renforcer l'attractivité des secteurs sanitaire, social et médico-social ? La question était sur toutes les lèvres au 46e congrès de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires (Fehap), qui s'est déroulé à Nancy les 24 et 25 novembre 2021.
Parmi les initiatives qui vont dans le bon sens : la création d'un campus des métiers et des qualifications "autonomie et inclusion" (CMQ-AI) dans la région Grand-Est.
Labellisé "campus d'excellence" en février dernier, ce réseau fédère de nombreux acteurs : organismes de formation publics, privés et d'enseignement supérieur, gestionnaires d'établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux, fédérations d'employeurs, l'agence régionale de santé, Pôle emploi, Cap emploi, missions locales…
Objectif : promouvoir l'ensemble des métiers et formations de l'autonomie et de l'inclusion, quel que soit le diplôme (aide-soignant, ergothérapeute, accompagnant éducatif et social, éducateur spécialisé, infirmier…) ou le niveau de qualification (du CAP au bac + 8).
"Notre ambition est de créer un pôle d'excellence de formation et du lien entre les différentes filières, et de décloisonner les secteurs sanitaire et médico-social. Le but est d'adapter l'offre de formation et de faire en sorte qu'elle réponde aux besoins et aux évolutions du secteur", explique Céline Minette, directrice opérationnelle du CMQ-AI.
Rattaché au lycée Varoquaux à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), le campus s'attache aussi à créer des passerelles et à faciliter les relations entre acteurs.
"Nous avons, par exemple, été contactés par des organismes de formation parce que les élèves rencontraient des difficultés pour trouver des stages. Grâce à mon réseau, j'ai contacté des employeurs du secteur et nous allons organiser une action la semaine prochaine", illustre Céline Minette.
Apporter de la lisibilité et faire le lien entre les employeurs, les apprenants, les organismes de formations, telle est la plus-value de ce campus.
Autre exemple : l'organisation, en plein Covid-19, d'un stage de cinq jours de sensibilisation au handicap auprès d'étudiants en deuxième année de médecine. Pas moins de "83 étudiants volontaires y ont participé grâce à l'investissement de sept structures", indique Céline Minette. "Et l'an prochain, ce sera toute la promotion, soit 500 étudiants en médecine."
A la clé, il s'agit de changer le regard des soignants sur le handicap, et pourquoi pas, de susciter des vocations.
Avec son label "excellence", le CMQ-AI mène aussi des actions à l'international (en lien avec le Luxembourg, la Belgique, l'Allemagne et la Suisse), et collabore avec des laboratoires de recherche pour développer l'usage des nouvelles technologies notamment.
Financé par le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et la Métropole du Grand-Nancy, le campus va pouvoir compter sur le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) : il est lauréat d'un appel à projets consacré aux plateformes des métiers de l'autonomie des personnes âgées et handicapées.
"Cela va nous permettre de recruter un chargé de mission et de créer une plateforme numérique pour donner plus de lisibilité sur les métiers et les formations", se réjouit Céline Minette.
Nos fiches métiers.
Les articles :
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