Importée d'outre-Atlantique, la médiation animale – aussi appelée "zoothérapie" ou "équithérapie", le cas échéant – rencontre un succès grandissant en France. Elle peut en effet être adaptée, en établissement comme à domicile, à tous les publics – enfants, adolescents, personnes âgées ou handicapées, détenus…
Loin d'être improvisée, cette technique "consiste à faire intervenir un animal soigneusement sélectionné et entraîné, encadré par un professionnel spécialisé, auprès d’une ou plusieurs personnes dont les besoins ou pathologies ont été préalablement ciblés, afin de susciter des réactions favorisant leur potentiel cognitif, psychologique, physique ou social", explique l'association Umanima, basée en Ille-et-Vilaine.
Certes, ni l'activité ni la formation à la médiation animale ne sont réglementées en France.
Mais des diplômes d'université existent cependant, comme le DU "Relation d'aide par la médiation animale" de l'université Clermont-Auvergne ou le DU "Relations homme/animal – Médiation, thérapie et bien-être animal" de l'université Paris 13.
Par ailleurs, de nombreuses associations s'appuient sur leur expérience pour proposer des sessions de formation aux travailleurs sociaux, comme le fait Umanima. "Depuis 10 ans, nous avons développé et validé des protocoles thérapeutiques", précise son président-fondateur, Emmanuel Doumalin, qui s'attache à "essaimer sa méthodologie".
L'institut dispense ainsi des formations techniques (60 heures) mais aussi un cursus certifié "Spécialisation d'intervenant en médiation par l'animal", en partenariat avec l'organisme de formation en travail social Askoria et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du Québec (450 heures).
Certains pratiquants regrettent, pour leur part, qu'il ne soit pas nécessaire d'être formé au comportement animal, alors que la médiation repose sur une relation affective. C'est le cas, par exemple, d'Eléa Mela, animatrice socio-culturelle, diplômée de l'Institut de zoothérapie international – antenne française de l'Institut de zoothérapie du Québec – et éducatrice pour chiens, qui recommande aux structures de faire appel à des intervenants spécifiquement formés aux réactions des animaux.
Elle, en ce qui la concerne, intervient notamment dans des Ehpad, où la petite taille de sa chienne Neige lui permet d'entrer dans les chambres des résidents. "Avec les personnes âgées, on est souvent là pour adoucir la fin de vie. C'est différent avec les jeunes, les personnes handicapées ou les détenus", avec lesquels on peut plus facilement construire un projet.
Dans tous les cas, la finalité de la démarche doit être clairement établie et partagée par les parties : l'établissement ou service demandeur et le prestataire.
Animatrice faisant fonction d'éducatrice dans une structure médico-sociale pour adolescents et jeunes adultes en rééducation, Ludivine Kupiak témoigne ainsi d'une tentative qui a tourné court en raison de divergences de vues entre l'équipe et l'association intervenant.
L'établissement a persévéré avec une autre association et l'expérience s'est révélée concluante : des jeunes souffrant de syndromes traumatiques se sont "ouverts au monde", au contact de l'animal. "En tant que professionnelle, je suis fière d'avoir mis cet atelier en place", se félicite Ludivine Kupiak, "ça m'apporte une réelle richesse, et ça me donne envie de me former à la médiation animale, moi aussi".
Voir nos offres d'emploi.
Nos fiches métiers.
Les articles :
Le site de l'association Umanima.
Le DU "Relation d'aide par la médiation animale" de l'université Clermont-Auvergne.
Le DU "Relations homme/animal – Médiation, thérapie et bien-être animal" de l'université Paris 13.
Le site de l'Institut de zoothérapie international.
L'article : Claire Jouvin, éducatrice : "on nous demande de continuer en apnée", sur TSA quotidien.
L'ouvrage Pratiquer la médiation animale dans le secteur social et médico-social, à paraître en novembre 2019 dans la collection "Les guides Direction[s]" ESF Editeur.
Vous avez apprécié cet article ? N'hésitez pas à l'envoyer à vos amis !
Mise à jour le 4 novembre 2019.
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.