La médiation familiale est réussie quand "tous ceux qui sont impliqués dans un conflit peuvent de nouveau se parler, grâce à une solution acceptable par tous", explique Sophie Lassalle, secrétaire générale de la Fédération nationale de la médiation et des espaces familiaux (Fenamef).
Auparavant centrée sur l'accompagnement des séparations et des divorces, la médiation familiale est aujourd'hui très sollicitée pour des questions liées aux relations conflictuelles parents-adolescents, mais aussi au handicap ou au vieillissement : accompagnement du parent vieillissant, choix entre domicile et Ehpad, conflits liés à la succession, etc.
Pour exercer cette mission, il faut obtenir le diplôme d'Etat de médiateur familial (DEMF), créé en 2003, à l'issue d'une formation à laquelle peuvent accéder, entre autres, les titulaires d'un diplôme du travail social (au moins de niveau III). La formation comprend 595 heures dont 490 heures d'enseignement théorique et 105 heures de formation pratique, dans un service de médiation.
"Attention, seul un nombre restreint de centres de formation sont autorisés à la dispenser, ils sont environ une quarantaine, et tous les centres n'ouvrent pas la formation chaque année", prévient Sophie Lassalle. "Il faut donc bien se renseigner en amont".
Le diplôme d'Etat de médiateur familial peut aussi être obtenu par validation des acquis de l'expérience (VAE).
La formation apporte notamment un bagage juridique nécessaire à la pratique. "Il ne s'agit pas d'être un spécialiste du droit mais de connaître l'environnement juridique lié aux problématiques de la famille, du vieillissement, du handicap, et de savoir s'appuyer sur des personnes ressources en droit", précise-t-elle.
Cette connaissance juridique permet "d'être dans les clous" en cas d'accord en fin de médiation, qui doit être homologué par un magistrat pour avoir force exécutoire.
Beaucoup de médiateurs familiaux ont eu une autre expérience professionnelle avant de s'engager dans cette voie, en souhaitant donner un nouveau tournant à leur carrière.
"Une grosse partie d'entre eux sont d'anciens travailleurs sociaux, surtout des assistants de service social ou des éducateurs spécialisés en milieu ouvert", décrit Sophie Lassalle. "Les autres viennent essentiellement du secteur juridique ou des ressources humaines".
Devenir médiateur familial nécessite toutefois de réinterroger sa posture professionnelle.
"Il faut savoir se décentrer de sa profession initiale, car nous sommes dans l'accompagnement de l'ensemble de la famille, pas de certains membres plus que d'autres", décrit Sophie Lassalle. "Le médiateur familial doit essayer de faire émerger les besoins pour trouver une solution pour tous".
Si la profession est aujourd'hui mieux repérée, elle doit encore gagner en reconnaissance. "Elle n'est pas encore protégée et n'importe qui peut se revendiquer médiateur familial", regrette la secrétaire générale de la Fenamef.
Une seule garantie : le diplôme, sans lequel il est impossible de travailler dans un service conventionné avec une caisse d'allocations familiales (CAF).
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Les articles :
Référentiel du DEMF sur le site du RNCP.
La médiation familiale sur le site du ministère de la Justice.
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