"Depuis la décentralisation, les départements sont investis de missions qui vont de la petite enfance jusqu’au grand âge en passant par le handicap et l’insertion. Au gré des législations et de l’apparition de nouveaux besoins, tel que l’accueil des mineurs isolés étrangers, leur périmètre d’intervention s’est élargi et les professions représentées sont plus multiples", selon l’Assemblée des départements de France (ADF).
"Chefs de file de l'action sociale" depuis 2004 et la loi relative aux libertés et responsabilités locales, les conseils départementaux figurent ainsi parmi les principaux employeurs et financeurs du secteur social et médico-social : fin 2016, près de 115 000 professionnels travaillaient pour les départements, au titre de leurs missions sociales, soit 40 % de leurs effectifs, selon une étude de la Drees publiée en mars 2018.
Les dépenses d’aide sociale constituaient, pour leur part, près des deux tiers du budget global de fonctionnement des départements.
Au premier rang des profils employés par les départements, on trouve quelque 36 690 assistants familiaux qui accueillent à leur domicile des mineurs et jeunes majeurs de moins de 21 ans.
"En France, 169 000 mineurs et jeunes majeurs font l’objet d’une mesure de placement dont la moitié sont hébergés en famille d’accueil. Alors que les demandes sont fréquentes, les collectivités expriment des difficultés de recrutement croissantes pour ce métier exigeant", observe Elise Amar, statisticienne et co-auteur de l’étude.
Viennent ensuite quelque 34 730 agents administratifs et techniques qui, hors assistants familiaux, représentent 44 % des effectifs de la filière (soit 78 200 agents).
Les personnels sociaux et éducatifs, avec 29 410 agents environ, arrivent en troisième position. Dans son immense majorité (96 %), ce dernier bataillon est composé d’assistants socio-éducatifs (26 620) – assistants de service social, éducateurs spécialisés, conseillers en économie sociale familiale (CESF) – et de conseillers socio-éducatifs (1 630). Les éducateurs de jeunes enfants (360) et les moniteurs-éducateurs (190) complètent cette catégorie.
Par ailleurs, les départements ont recours, notamment dans les services de protection maternelle et infantile (PMI), aux compétences de 3 880 médecins et sages-femmes mais aussi de 8 080 puéricultrices, infirmières et auxiliaires de puériculture.
Ce panorama recouvre de réelles disparités territoriales, notamment en matière d'action sociale polyvalente. Dans une dizaine de départements, elle regroupe moins de 5 % des effectifs (hors assistants familiaux) alors qu’elle en totalise plus de 45 % dans 12 autres. A l’échelle nationale, ce sont 30 % des personnels qui exercent sur cette mission.
"Pour mieux répondre aux besoins sociaux et orienter les publics cumulant les difficultés, les départements se dotent de services sociaux polyvalents. Leurs agents sont capables d’intervenir dans tous les champs de l’action sociale", explique Didier Lesueur, directeur général de l’Observatoire national de l’action sociale (ODAS).
Les autres professionnels sociaux et médico-sociaux relevant des conseils départementaux interviennent, pour 17 %, dans le secteur de l'enfance – PMI et aide sociale à l'enfance (ASE) confondues –, pour 13 %, auprès des personnes âgées ou handicapées et, pour 9 %, dans le domaine de l’insertion.
Enfin, selon l’ODAS, les dépenses en personnels dépassaient les 3,5 milliards d’euros en 2017.
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