Le BAFA, une licence de sociologie, un CAP de tailleur de pierre, un diplôme d'Etat d'éducateur technique spécialisé (DEETS), un master 2 en sciences de l'éducation… A 45 ans, Jérôme Quiquerez a un parcours varié mais plus cohérent qu'il n'y paraît.
Etudiant, il travaille comme animateur mais ce n'est que plus tard, au cours d'une mission temporaire dans un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), que "le goût de la 'différence' [lui] est venu, au contact d'autistes et de personnes avec des fragilités psychologiques".
A cette époque-là, cependant, il s'engage vers le métier de tailleur de pierre, qu'il exerce pendant trois ans. "Un beau métier mais avec deux disques lombaires écrasés, j'ai dû le quitter".
C'est alors qu'on lui parle du métier d'éducateur technique spécialisé, et "j'ai senti que c'était le moyen de conjuguer tout ce que j'aime". Nanti de son CAP et des trois années d'activité professionnelle requises, il entre à l'Institut régional de travail social (IRTS) de Montpellier.
Une fois le diplôme d'ETS en poche, il enchaîne plusieurs missions en CDD. Sans inquiétude, explique-t-il, car "un éducateur technique spécialisé peut trouver des postes dans de multiples structures et, dans ma région, une fois le réseau professionnel constitué, les opportunités sont nombreuses".
Jusqu'à la rentrée 2019, il cumulait un emploi à 80 % dans un établissement d'aide par le travail (Esat) de l'APF France Handicap à Montpellier – pour un salaire de 1 250 euros mensuels net (convention collective de 1966) – et des interventions ponctuelles comme formateur à l'IRTS de Montpellier, où il a décroché son diplôme.
"A l'Esat, en tant qu'éducateur technique spécialisé et chargé d'insertion, j'accompagne les travailleurs handicapés vers l'emploi en milieu ordinaire", précise Jérôme Quiquerez. "Je suis à la fois éducateur et chef d'équipe, à même de considérer les impératifs économiques et de production des entreprises".
"Je visite les entreprises candidates", poursuit-il, et "je fais le lien entre le tuteur du candidat dans l'entreprise et l'équipe de l'Esat. De ce fait, mon travail se passe beaucoup au bureau pour assurer le suivi administratif, financier, éducatif et pédagogique et les bilans pour la réussite de leur mission. Toutefois, la présence sur le terrain reste indispensable".
Pour aider les candidats à appréhender leur nouvel environnement, il met d'ailleurs la main à la pâte. "Dans les premiers temps, je fais le travail en même temps qu'eux, cela me permet de mieux sentir les exigences du poste et de créer un rapport de confiance avec le candidat : c'est dans l'action que tu es reconnu par la personne accompagnée".
Il se souvient ainsi, par exemple, s'être levé à 4 h du matin pour accompagner une personne au début de sa mission en boulangerie. Un engagement qui, estime-t-il, "fait partie de notre mission, même si certains collègues y rechignent, en jugeant que c'est hors de leur champ de compétences ou en raison de difficultés d'organisation. Mais, à mes yeux, c'est un investissement pour la personne".
Depuis la rentrée, Jérôme Quiquerez est passé à mi-temps à l'Esat et il assure plus d'heures à l'IRTS. Il a toutefois refusé d'y prendre un emploi à temps plein qui lui paraissait "trop déconnecté du terrain", auquel il reste attaché.
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Formation au DEETS à l'IRTS de Montpellier.
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