DRH, contrôleurs de gestion, chargés de communication, responsables qualité... Les cadres fonctionnels n’ont jamais été aussi nombreux dans les 7 200 structures du secteur sanitaire, social et médico-social non lucratif. Dans les sièges sociaux, ils sont désormais 8 600 salariés à porter ce type de casquette (+ 25 % depuis 2012), selon l’enquête emploi d'Unifaf, l’organisme paritaire collecteur agréé du secteur.
"Même si cette croissance reste mesurée en comparaison des métiers au cœur de nos activités, comme les auxiliaires de vie à domicile ou les médecins coordonnateurs, ces postes continuent de se développer. Les cadres fonctionnels font partie des 10 métiers qui affichent les plus fortes prévisions de recrutements", constate Julien Planque, responsable des études stratégiques à Unifaf.
Hausse des demandes d’accompagnement, restrictions budgétaires, nouveaux modes de financement et de prise en charge… De nombreuses évolutions traversent le secteur et, dans cet environnement complexe, nombre d'associations se regroupent et coopèrent pour garantir un accompagnement de qualité à leurs usagers et assurer leur pérennité.
Premier signe de cette concentration, la baisse de 10 % du nombre d’associations avec un recul de sept points des institutions gérant un seul établissement. Un mouvement appelé à se poursuivre puisque 19 % des structures ont des projets de regroupement.
"Les gouvernances associatives considèrent que plus on est gros, plus on est solide. En se regroupant, les établissements vont pouvoir répondre en commun à des appels d’offres mais aussi réaliser des économies d’échelle en mutualisant leurs coûts et leurs compétences. Les associations ont aussi la volonté d’offrir des parcours plus fluides aux publics", justifie François Noble, directeur de l’Association nationale des cadres du social (Andesi).
Conséquence de cette tendance : les organisations se professionnalisent en se dotant de sièges sociaux. Selon Unifaf, c'est désormais le cas de près de trois associations multi-établissements sur quatre : ces structures s’étoffant – avec plus de 34 400 salariés à l’échelle nationale –, elles s'organisent en se dotant de directions gérant les fonctions support (DRH, DAF, achat, gestion des risques et de la qualité, informatique, communication, gestion du patrimoine, développement des projets, juridique).
"Historiquement, les fonctions supports étaient prises en charge par les directeurs des établissements. Mais avec l’élargissement du périmètre d’intervention, le renforcement des exigences réglementaires et la complexité du code du travail, ces derniers ne sont plus en capacité de gérer ces responsabilités. Les missions sont donc déléguées au siège et assurées par des experts", indique Bernard Lemaignan, directeur de l’Institut de formation des cadres du secteur social et médico-social lyonnais Arafdes.
Pour Christian Berthuy, directeur général de la Fondation OVE, enfin, "les directeurs sont attendus là où ils ne peuvent pas être remplacés. Ils restent indispensables pour animer le projet d’établissement, manager les équipes et rencontrer les partenaires. En s’appuyant sur les cadres fonctionnels, ils peuvent se recentrer sur leur cœur de métier".
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Licence professionnelle "Cadres fonctionnels établissements sociaux et médico-sociaux" sur le site du ministère de l'Economie et des Finances.
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