De l’aide-soignant à la responsable de site : en l'espace de deux ans, un peu moins d’une dizaine de professionnels ont été embauchés de cette manière au sein des deux établissements d'hébergement pour personnes âgées (Ehpad) du groupe hospitalier Loos-Haubourdin.
Pour la directrice Séverine Laboue, la démarche présente bon nombre d’intérêts :"Les résidents ont adoré, ils ont eu le sentiment d’être parties prenantes du fonctionnement de la structure et se sont sentis utiles. Et l’on sait à quel point, pour les aînés, se sentir utile est un moteur de vie".
Autre avantage : le recruteur peut quant à lui identifier rapidement les candidats qui sont à l’aise ou non avec les résidents. Enfin, côté candidats, Séverine Laboue considère que le processus "participe à l’attractivité. Les personnes qui ont candidaté m’ont dit y avoir trouvé du sens. Le contact humain avec les résidents est essentiel en Ehpad."
Concrètement, la direction propose en amont un temps de préparation : une petite réunion pour expliquer les tenants et aboutissements de la démarche, expliquer la grille de notation des CV et des lettres de motivation… Pour le coup d’essai, la directrice avait effectué un pré-tri des candidatures mais, à la demande des résidents et des proches, elle les associe désormais à cette étape.
Les résidents sont accompagnés par les équipes (animatrices, infirmières...) pour effectuer le tri, formuler des questions… Une deuxième réunion est ensuite programmée pour retenir les candidats avant la phase des entretiens proprement dits.
Si la démarche nécessite d'être préparée, elle doit rester simple pour les résidents et leurs familles souligne la directrice : "Il faut que cela reste quelque chose de non contraignant et d’accessible pour les résidents et leurs proches. Sinon, le risque est d’entendre des phrases du type 'je ne sens pas à la hauteur', 'je ne me sens pas légitime'…"
Autre conseil : ne pas s’interdire d’associer des résidents qui ont des troubles cognitifs ou qui ne sont pas en capacité de s’exprimer. "Le ou la candidate peut être mis en situation auprès de résidents qui ont des troubles cognitifs et l’on peut observer la relation qui se crée. C’est une autre façon de participer au recrutement, comme quoi rien n’est impossible."
La démarche suppose néanmoins quelques points de vigilance : le temps de concentration des résidents est plus limité que celui des familles et des professionnels, il est donc important de veiller à ne pas faire durer les réunions et à leur laisser le temps de poser leurs questions et de recevoir la réponse.
Il y a aussi des contraintes d’ordre logistique pour faire coïncider les agendas des familles notamment.
Enfin, il ne faut pas oublier de prévenir les candidats pour qu’ils ne soient pas surpris de se retrouver face à un grand nombre de personnes, dont des résidents et des familles…
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