Dans un contexte de fort besoin de professionnels pour accompagner les personnes vieillissantes fragiles, l'institut Ipéria, plateforme nationale mandatée par le secteur des particuliers employeurs, a lancé le projet européen MiCare, en mobilisant quatre autres organismes, en Autriche, Espagne, Italie et Finlande.
Les migrants se déplacent souvent d'un pays à l'autre dans l'espace européen. Il faut donc concevoir des outils à cette échelle.
Pour notre part, nous proposons régulièrement depuis 2011 des projets expérimentaux à la Commission européenne, dans le cadre d'Erasmus +. Le principe est de trouver des partenaires dans d'autres pays puis de coconstruire.
Nos systèmes sont en effet très différents. La France est, par exemple, le seul pays à proposer une relation directe de particulier employeur. Dans différents pays, il n'y a pas de prise en charge de l'acquisition des compétences, comme c'est le cas chez nous.
Concrètement, nous avons passé plusieurs mois à échanger entre partenaires européens, afin d'élaborer un outil susceptible de s'adapter aux spécificités de chaque pays.
Notre objectif, c'est d'organiser la rencontre entre les populations européennes vieillissantes et les personnes migrantes formées aux métiers de l'accompagnement. Et avec MiCare, nous avons voulu prendre le contre-pied de l'idée selon laquelle il fallait former entièrement les personnes migrantes. Nous pensons, au contraire, qu'elles ont un vécu personnel et professionnel qui leur donne des compétences.
L'outil qui a été élaboré a donc pour objectif de mettre en relation les besoins du métier au domicile et les compétences de la personne. MiCare vise à proposer un parcours individualisé de la personne, pour qu'elle puisse acquérir les compétences qui lui manquent.
Il faut que la personne maîtrise, au moins en partie, la langue de son pays d'adoption. Les stagiaires que nous avons sélectionnées ont le niveau fin de 3e (niveau minimum A2) et ont toutes des papiers.
En tout, dans les cinq pays participants, 78 migrantes ont participé au projet MiCare. En France, 19 ont suivi le parcours individualisé proposé par l'organisme de formation que nous avons sélectionné, « 1901 Formation ».
Nous avons coconstruit un outil de positionnement qui comprend six parties, et qui débouche sur cinq modules de formation (selon les besoins de la personne) : notion de base du métier, identification des besoins d'accompagnement, prestations, entretien du cadre de vie.
Le cinquième module, relatif aux techniques de recherche d'emploi, est propre à chaque pays.
Nous avons constaté que notre postulat de départ n'était pas totalement juste. Les cinq pays ont noté qu'il y avait un défaut d'accompagnement des stagiaires. À côté de la dimension collective, il faut inscrire un véritable accompagnement individualisé.
Le projet MiCare+ que nous avons déposé auprès de la Commission, a renforcé cette dimension. D'autre part, nous avons décidé de constituer un comité de pairs pour lutter contre les phénomènes d'isolement.
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