Plus de trois mois après avoir annoncé un plan national pour les métiers du grand âge, à l'occasion de la remise du rapport Libault "Grand âge et autonomie", le gouvernement a confié, le 3 juillet 2019, une mission sur l'attractivité des métiers du grand âge à Myriam El Khomri, ancienne ministre du Travail.
Cette mission s'inscrit dans une réforme qui doit être engagée à l'automne 2019, avec des mesures qui seront prises dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 et d'autres qui feront l'objet d'un projet de loi présenté à la fin de l'année.
"Environ 830 000 personnes travaillent actuellement auprès des personnes âgées en perte d’autonomie", rappelle le ministère des Solidarités et de la Santé.
Or ce nombre devrait augmenter d'environ 20 % d'ici à 2030, du fait de la seule évolution démographique, sans compter "les hausses des effectifs qui seront nécessaires pour améliorer la qualité des prises en charge".
Pourtant, "aujourd’hui, les structures, à domicile comme en établissement, peinent à recruter et à fidéliser leur personnel", constate le ministère, qui veut donc "attirer davantage de jeunes et de personnes éloignées de l’emploi vers les métiers du grand âge".
Ce travail portera notamment sur la polyvalence des formations et des compétences, pour faire tomber les barrières entre établissements et services à domicile. Parmi les filières visées, on peut notamment citer les métiers d'aide-soignant et d'accompagnant éducatif et social (DEAES).
Enfin, "il faut redonner du sens aux métiers du grand âge", a déclaré Agnès Buzyn, en réponse aux aspirations des professionnels qui les ont choisis "parce qu'ils sont profondément humains".
C'est aussi avec l'objectif de mettre en valeur ces fonctions que la ministre du Travail a visité, le 2 juillet, un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du groupe privé Korian – qui doit signer près de 4 000 CDI en 2019, dont quelque 2 350 pour des aides-soignants.
"En 2050, nous serons cinq millions de personnes de plus 85 ans", a avancé Muriel Pénicaud. "On a déjà aujourd'hui une tension sur les recrutements, mais ça va changer d'échelle", a-t-elle alors anticipé, en estimant que ce secteur va devenir l'un des "très grands secteurs d'embauche", en France et ailleurs.
Quant au manque d'attractivité dont souffrent ces métiers, il est à mettre en lien, selon elle, avec "l'idée que souvent les gens s'en font, qui ne correspond pas toujours à la réalité".
De fait, "il n'y a pas de métiers plus humains" et "la qualité de l'accompagnement de vie, c'est la relation humaine", a-t-elle plaidé, en défendant la voie de l'apprentissage – l'un des piliers de sa loi "Avenir professionnel" – pour pallier les difficultés de recrutement.
Car, selon elle, "tous les métiers du social, du médico-social et du médical ont vocation à pouvoir s'apprendre par l'apprentissage", que ce soit en formation initiale ou en reconversion.
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Les fiches métiers :
Les articles :
Communiqué du ministère des Solidarités et de la Santé.
Discours d'Agnès Buzyn, sur le site du ministère.
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