Quel intérêt les Français portent-ils aux métiers du soin et de l’accompagnement ? C’est ce qu’a cherché à savoir l’Unapei, qui a publié, le 19 mars, les résultats d’un sondage réalisé avec OpinionWay dans le contexte d’une crise des vocations dans le champ médico-social.
Il en ressort que 69 % des Français interrogés se disent "intéressés par au moins une des professions" du secteur. Ces métiers sont en effet perçus comme "porteurs de sens" (45 %) et "favorisant le contact humain" (42 %).
En outre, les sondés voient dans l’aide aux personnes en situation de handicap plusieurs sources de motivation. La perspective de participer à leur inclusion dans la société (39 %), de développer leur autonomie (34 %) mais aussi d’aider leur famille (38 %) "séduit de nombreux répondants".
Dans le détail, les résultats montrent que les métiers qui suscitent le plus d’intérêt sont ceux impliquant une manipulation et des soins physiques comme celui de médecin (42 %), de masseur-kinésithérapeute (39 %) et d’infirmier (36 %).
Viennent ensuite les métiers d’accompagnement – éducateur spécialisé, moniteur éducateur – ou ceux de la santé mentale (psychologue ou aide médico-psychologique), qui pourraient plaire à un Français sur trois.
Concernant les métiers de management, 34 % des personnes interrogées viseraient la profession de cadre de santé et 33 % celle de chef d’établissement ou de service.
Autre enseignement : les femmes se montrent plus intéressées par ces métiers que les hommes (73 % contre 65 %). Elles citent plus particulièrement les métiers d’aide médico-psychologique (40 % contre 29 % des hommes), d’éducateur spécialisé (39 % contre 31 %), de psychologue (39 % contre 31 %).
À noter aussi que les jeunes (moins de 35 ans) se projettent davantage dans les métiers d’accompagnement et d’aide en santé mentale.
Reste que, sans surprise, les premiers freins mentionnés par les répondants pour embrasser ces carrières résident dans les salaires insuffisants et les conditions de travail difficiles (40 %).
Pour certains, les horaires sont jugés "contraignants" (36 %) et les tâches "trop physiques" (29 %), en particulier chez les femmes.
Plus globalement, les Français ont le sentiment que ces métiers souffrent "d'un manque de reconnaissance au sein de la société" (30 %), d'un manque de moyens humains et financiers (28 %) et "d'une incompréhension générale face aux difficultés du métier" (20 %).
Pour Luc Gateau, président de l’Unapei, ce sondage montre que "ce n’est pas le sens du métier qui fait peur ou qui n’intéresse pas (…), mais bien les conditions d’exercice". Et de poursuivre : "Nous avons collectivement un pouvoir d’agir : avec des moyens supplémentaires et des réformes profondes, nous pourrions attirer davantage, et ainsi préserver des conditions de vie et d’accompagnement dignes pour les personnes".
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