Toute jeune conseillère en économie sociale familiale (CESF), Donya El Ayadi exerce à Soissons (Aisne) au sein d’appartements thérapeutiques de l’association Aurore, qui partagent la même direction avec la Maison de Kate, un centre de soins spécialisé en addictologie de l’association.
Ces appartements thérapeutiques réunis depuis peu au sein d’un seul bâtiment, à la fois individuels et offrant des espaces collectifs, reçoivent des personnes pour une durée minimum de six mois, dans un but de maintien de l’abstinence, de coordination des soins - sans être un établissement médical - et de réinsertion sociale et professionnelle.
"Pas trop dans mon élément en filière générale, je me suis réorientée en baccalauréat technologique sciences et technologies de la santé et du social (ST2S), puis j’ai poursuivi par un BTS ESF, dont les diverses matières, de la biologie à la psychologie, m’ont beaucoup intéressée. Et enfin, j’ai passé le diplôme d’État de CESF, les débouchés du seul BTS semblant assez limités", retrace Donya El Ayadi.
À la recherche d’un premier poste, elle postule pour le dispositif des appartements thérapeutiques où elle remplit une mission d’accompagnement éducatif autour du budget, point sensible car touchant aux dépenses liées à l’addiction, et autour des règles d’occupation du logement.
Elle peut aussi intervenir sur des démarches d’ouverture de droits ou sur le suivi des divers rendez-vous de la personne accompagnée. L’objectif général étant de l’amener progressivement vers l’autonomie et un mieux-être général.
Donya El Ayadi a rejoint une équipe pluridisciplinaire, ce qu’elle considère comme un véritable appui dans sa pratique professionnelle.
"J’échange, notamment, avec un travailleur pair et aussi avec des psychologues et sophrologues, qui exercent aussi à la Maison de Kate. C’est en croisant nos regards que nous arrivons le mieux à soutenir le public dans la démarche d’abstinence. Cette cohésion permet aussi de passer la main quand la relation avec une personne devient trop compliquée", explique-t-elle.
À la différence de CESF qui peuvent recevoir un volume important de personnes dans le cadre d’autres dispositifs, Donya El Ayadi n'est en lien quotidien qu'avec la douzaine des résidents des appartements : des conditions d’exercice qui instaurent une relation de grande proximité.
"Les journées sont intenses mais une fois passée la porte de la résidence, je fais la coupure totale, et j’essaye d’avoir la bonne distance afin de ne pas être une éponge émotionnelle", confie-t-elle. Et d’ajouter : "Dans un parcours d’abstinence, les personnes peuvent connaître des moments de crise qu’il faut apprendre à gérer sans se mettre en danger".
Depuis sa prise de poste, elle a fait en sorte de développer un carnet de contacts professionnels conséquent, l’accompagnement en addictologie regroupant des problématiques très variées, du soin à la médiation familiale en passant par la justice.
"Je conseille à tout jeune professionnel, quelle que soit sa mission, de faire de même afin de disposer du maximum de ressources locales", souligne-t-elle.
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