Emploi à temps partiel (souvent subi), faiblesse de la rémunération : le métier d'AESH souffre d'un manque de reconnaissance et d'attractivité.
"Le défi de leur recrutement pour assurer l'inclusion des élèves en situation de handicap dans les établissements scolaires est majeur", souligne Annie Lombard, vice-présidente en charge de la politique de la ville, de la solidarité, de l'emploi, de l'insertion et de la santé, à la communauté d'agglomération de Châlon-sur-Saône.
Sur le territoire du Grand Chalon, près de 400 enfants handicapés scolarisés ont besoin d'un accompagnement, pour seulement 195 AESH.
"Beaucoup d'AESH perçoivent un revenu inférieur à 1 000 euros mensuels à cause du temps partiel", poursuit l'élue.
Pour aider celles qui le souhaitent à augmenter leur temps de travail (hors temps scolaire), et donc leur rémunération, grâce à un complément d'emploi, la communauté d'agglomération du Grand Chalon soutient un dispositif de formation, avec l'appui de la direction régionale académique à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (Drajes) de Bourgogne-Franche-Comté.
Depuis septembre 2023, dix AESH (exclusivement des femmes) suivent auprès de l'organisme FormApi une formation spécialement conçue pour elles.
Objectif : décrocher le certificat professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (CPJeps), mention "animateur d'activités et de vie quotidienne".
Ce diplôme leur permettra d'intervenir dans les accueils collectifs de mineurs (accueils périscolaires et de loisirs, séjours de vacances...) mais également dans toute structure organisant des loisirs et activités d'animation socioculturelle (centres sociaux, maisons des jeunes…) auprès d'un public plus large que celui du handicap.
D'une durée de 11 mois (de septembre à juillet) et en alternance, la formation s'adresse aux AESH ayant plus d'un an d'expérience.
Elle comporte 280 heures de théorie (dispensée les mercredis et lors des vacances scolaires) et 140 heures de mise en situation professionnelle, effectuée au sein d'une structure d'accueil sur un temps périscolaire, méridien et extrascolaire.
"La formation vise à renforcer l'attractivité du métier d'AESH, mais aussi celui d'animateur, pour lequel les collectivités peinent également à recruter", confie Annie Lombard.
Le coût de la formation, de 37 820 €, est pris en charge pour 34 820 € par le Grand Chalon dans le cadre du contrat de ville, et 3 000 € par l'Éducation Nationale. A l'avenir, si le bilan s'avère positif, la communauté d'agglomération souhaite poursuivre cette expérimentation et espère obtenir un soutien financier de la part de la Caisse d'allocations familiales.
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