Une enquête, menée en juin 2022 par 19 fédérations et collectifs associatifs en Île-de-France (1), vient confirmer - après la première du genre, publiée fin 2021 - les difficultés de recrutement rencontrées par le secteur privé non lucratif des solidarités et de la santé sur ce territoire.
Ainsi, près de 2350 postes sont actuellement vacants en Île-de-France, soit un taux de vacance de 6,7%, en légère augmentation par rapport à 2021.
Les répondants, qui relèvent du champ du handicap (26%), de l'enfance de la jeunesse et de la famille (25%), de la lutte contre l'exclusion (20%) et du grand âge (16%), déplorent, pour 96% d'entre eux, une stagnation voire une aggravation de la situation.
Et ce malgré l'intervention ou l'annonce de revalorisations salariales ("malheureusement partielles") dans l'intervalle, dans le cadre du Ségur de la santé, de la conférence des métiers du social et du médico-social, des accords Laforcade...
Aucun métier n'est épargné, selon l'enquête : les difficultés de recrutement rapportées concernent aussi bien les métiers de l'accompagnement et du soin - comme celui d'éducateur spécialisé, d'infirmier ou d'accompagnant éducatif et social -, que les professions relevant de l'administratif et de la logistique - lesquelles n'ont bénéficié d'aucune des revalorisations salariales récentes.
Conséquences de ces nombreuses tensions : des fermetures de lits et de places, la non réalisation d'accompagnements et de diagnostics, l'augmentation des délais d'attente, et "la baisse probable de la qualité des prestations et services", égrènent les organisations à l'initiative de l'enquête.
Lesquelles relèvent que "pour les équipes toujours en place, la fatigue est croissante du fait de l'augmentation de leur charge de travail par compensation".
Sans compter le dommage collatéral causé par le recours à l'intérim, qui "déstabilise les organisations et nuit à la continuité des soins et des accompagnements prodigués".
Que faire dans un tel contexte ? Pour ces organisations, la réponse est claire.
L'enquête "vient confirmer la nécessité d’une revalorisation juste et équitable pour tous les métiers des solidarités et de la santé, du financement des revalorisations salariales annoncées et de la prise en compte indispensable de l’inflation et du coût de la vie".
(1) CHEMEA, CNAEMO, CNAPE, CNLAPS, Dynamo France, Fapil, FAS Île-de-France, FEHAP Île-de-France, GNDA, Hexopée, Interlogement93, Nexem Île-de-France, SOLIHA Île-de-France, UAPS, UNAFORIS, Unapei Île-de-France, Union régionale Solidarité Femmes Île-de-France, URHAJ Île-de-France, Uriopss Île-de-France.
Les articles :
– Les difficultés de recrutement à la loupe de l'Opco Santé
– Médico-social : une étude confirme les difficultés de recrutement
– Île-de-France : une semaine pour valoriser les métiers du social
– Métiers du social : l'Ile-de-France peine à retenir ses professionnels
Pour en savoir plus :
– Le communiqué interfédéral
– Les résultats de l'enquête
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