L'équation devient, pour tous, difficile à résoudre : comment faire face au vieillissement de la population et à l'augmentation des vulnérabilités dans un secteur en proie à une profonde crise des vocations ?
La première feuille de route lancée le 10 mars dernier par le département des Landes, conjointement avec la région Nouvelle Aquitaine, l'agence régionale de santé (ARS) et Pôle Emploi, fixe des objectifs précis. Avec un maître-mot : le partenariat resserré, au service d'actions innovantes.
"Pendant la crise sanitaire nous avons travaillé avec Pôle emploi pour trouver du personnel pour les établissements médico-sociaux, notamment auprès de personnes éloignées de l'emploi. La feuille de route s'inscrit dans la continuité de ce partenariat, pour donner envie de travailler dans ces métiers", décrit Paul Carrère, vice-président en charge de l'autonomie au conseil départemental.
Financement de contrats d'apprentissage dans les établissements sociaux et médico-sociaux, de postes mutualisés de chargés de la qualité de vie et des conditions de travail, création d'un observatoire des besoins en recrutement : le département s'engage à hauteur de 500 000 euros pour 2023.
Afin d'impulser une nouvelle dynamique pour recruter et fidéliser, de nouveaux dispositifs sont expérimentés. "Sur le principe du "Vis ma vie", nous avons lancé en avril des ateliers de découverte des métiers, avec des rencontres entre demandeurs d'emploi, stagiaires de la formation d'ambulancier et stagiaires accompagnant éducatif et social (AES)", décrit Isabelle Jullian-Averous, directrice territoriale déléguée de Pôle emploi.
Ces temps d'échanges "horizontaux" permettent aux stagiaires de décrire leur formation, de rassurer les candidats et de leur donner envie. "Comme ils viennent dans ce métier par conviction, nous pensons qu'ils peuvent aussi amener vers eux ces demandeurs d'emploi", ajoute Eric Jalran, directeur départemental de l'ARS.
"Nous avons également mis un coup d'accélérateur à la connaissance des métiers par les conseillers Pôle emploi, par le biais de visite dans les établissements. Si des échanges existaient déjà, comme la présence d'un référent santé dans chaque agence, il fallait aller au-delà", poursuit Isabelle Jullian-Averous.
Autre innovation : le dispositif "regards croisés", qui permet à un professionnel du soin ou de l'accompagnement de travailler avec un agent de Pôle emploi pour identifier les ruptures de parcours des personnes nouvellement demandeuses d'emploi et issues du secteur médico-social.
"Il s'agit de comprendre le plus tôt possible pourquoi elles ont quitté leur emploi et de voir comment nous pouvons les remettre dans une dynamique dans ce secteur", indique Isabelle Jullian-Averous.
Les professionnels volontaires pour être "ambassadeurs" iront sur leur temps de travail dans les agences de Pôle emploi pour mener ces entretiens avec les personnes, à l'issue desquels chacun fera un retour d'expérience.
"Là aussi, nous pensons que des professionnels aguerris sauront mieux retranscrire la parole des demandeurs d'emploi", ajoute Eric Jalran.
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