Âgé de 60 ans, Philippe Kaci affiche une vie professionnelle plutôt originale et bien remplie.
La première partie de sa carrière, il l’a consacrée au travail social. "Titulaire d’un diplôme d’aide médico-psychologique (AMP), j’ai travaillé pendant 25 ans dans des structures de protection de l’enfance et du handicap du secteur public, pour lesquelles j’exerçais des fonctions proches de celles d’un éducateur spécialisé", explique l’intéressé.
Mais le Nancéien, passionné depuis de nombreuses années par le vin, décide de changer de voie. Fonctionnaire, il obtient une disponibilité pour suivre des formations : il passe un diplôme national d’œnologie, puis un brevet professionnel de sommelier, et poursuit avec une formation en marketing international du vin et spiritueux.
Philippe devient sommelier puis chef sommelier : il travaille dans des Relais et Châteaux, avant de partir poursuivre sa carrière en Asie du Sud-Est. L'expérience dure près de dix ans. Jusqu'à l'irruption du Covid : "J’étais en France quand l’épidémie est apparue et j’ai décidé d’y rester",
Le chef sommelie décide alors de renouer avec sa vocation première : le travail social. Il apprend que le Carrefour d’accompagnement public social (Caps) projette d’ouvrir un établissement et service d’aide par le travail (Esat) sur le site du château de Brabois.
Cet édifice datant du XVIIe siècle, entièrement restauré, accueille désormais un restaurant gastronomique de 80 couverts ainsi qu’une brasserie de 30 couverts. Le site comprend également un hôtel et un espace pour les séminaires, le tout géré par des travailleurs en situation de handicap du Caps.
Philippe Kaci a tout naturellement trouvé sa place dans les cuisines où s’affairent chaque jour une dizaine de travailleurs d’Esat. Toute la partie purement technique de la restauration est assurée par le chef et le second.
La mission de Philippe, elle, consiste à accompagner les dix personnes en situation de handicap qui travaillent dans les cuisines. Vérifier que chacun a bien compris les consignes, adapter les supports via des photos ou des pictogrammes en fonction de leurs capacités, s’assurer que les règles d’hygiène et de sécurité sont bien respectées… "Certains ne savent pas lire ni écrire, il faut être attentif pour tout ce qui est calcul des quantités ou commandes", précise Philippe Kaci.
Parce qu'il présentent des handicaps différents (déficience intellectuelle, autisme…), il est essentiel que l’accompagnement soit individuel "tout en leur laissant prendre des initiatives", souligne le moniteur d’atelier qui dit être très fier du "très beau travail" fourni par toute la brigade.
Ce qui lui plaît dans ses nouvelles fonctions ? "J’aime transmettre ce que j’ai moi-même appris, c’est une manière de partager une partie de mon savoir-faire."
La fiche métier Moniteur d'atelier en milieu de travail protégé.
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