photo_articleAlexandra Grisot © DR

Peut-on négocier son salaire dans le secteur social ?

Dans le secteur social, les marges de négociation salariale sont beaucoup plus limitées qu'en entreprise, confirme Alexandra Grisot, DRH dans une association.

 

Alexandra Grisot est DRH de l'association Acodège, qui emploie un millier de collaborateurs environ dans 27 établissements en Bourgogne-Franche-Comté, principalement dans la métropole dijonnaise. Dans son organisation, qui accompagne des personnes en situation de handicap ou en difficulté sociale, les marges de négociation salariale sont très limitées. Entretien.

 

Les travailleurs sociaux peuvent-ils négocier leur salaire ?

Dans beaucoup de structures, les marges de négociation sont réduites, voire nulles. Car les associations appliquent les grilles conventionnelles, qui fixent précisément les niveaux de rémunération. Mais, lors de l'entretien, le travailleur social peut quand même insister sur les contraintes du poste à pourvoir et mettre en avant son expérience.

 

Les recruteurs se doivent en effet, conventionnellement, de reprendre partiellement ou en totalité l'ancienneté du candidat. Et ils peuvent lui accorder des points supplémentaires en fonction de sujétions ou missions spécifiques liées au poste. Au risque que cela ne soit pas pris en compte par les financeurs...

 

Il s'agit donc, au mieux, de négociations à la marge ?

Si vous avez la chance d'exercer un métier qui connaît de fortes pénuries de main-d'œuvre, vous pouvez davantage discuter. C'est le cas, par exemple, de certains postes dans le paramédical, pour lesquels il est très difficile de trouver des candidats.

 

Vous avez aussi des associations qui disposent de fonds propres, de ressources patrimoniales ou issues du mécénat. Celles-là peuvent se montrer plus généreuses. Renseignez-vous sur la structure dans laquelle vous candidatez. Si l'employeur ne fonctionne que sur des deniers publics, il sera davantage contraint.

 

Les cadres et dirigeants ont-ils davantage de latitude ?

Chez Acodège, on essaie de tenir les barèmes fixés par la convention collective. Mais il arrive qu'on fasse preuve de souplesse. On va, par exemple, accorder le niveau master à un futur directeur qui n'a pas encore obtenu son diplôme, ce qui va permettre de le rémunérer davantage. En contrepartie, on va lui demander de terminer et de valider sa formation.

 

Il y a aussi des postes assez spécifiques, pour lesquels il y a des marges de discussion. C'est le cas, par exemple, des directeurs d'Esat, qui ont à la fois des fonctions éducatives et industrielles. Il y a pour eux une dimension de production à prendre en compte.

 

Parler de rémunération, c'est déplacé dans le social ?

Absolument pas. Il est tout à fait normal que les candidats aient des attentes, qu'ils abordent le sujet. En parler lors de l'entretien est donc tout à fait légitime. Mais nous, employeurs, devons rendre des comptes à nos tutelles. Les négociations salariales sont donc beaucoup plus limitées qu'en entreprise.

 

Dans le secteur social, en phase de recrutement, on parle beaucoup plus des valeurs, des missions ou des publics qu'on accompagne que du montant de la rémunération brute annuelle.

 

 

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Stéphane BéchauxJournaliste spécialisé

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