Depuis qu’il a obtenu son diplôme d’éducateur spécialisé en 2008, Olivier Clodic a toujours travaillé en protection de l’enfance : après avoir exercé dans une maison d’enfants à caractère social (Mecs) puis dans un service d’accueil d’urgence, il est, depuis 2014, éducateur dans un service de placement familial dans les Yvelines. Interview.
Je suis des enfants (15 à 18 en moyenne) qui peuvent être âgés de 0 à 21 ans même si, personnellement, je ne m’occupe pas de jeune majeur.
Je vais avant tout travailler avec l’enfant lui-même, essayer de comprendre sa situation, en rendre compte auprès du magistrat ou de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et mettre en place un projet individuel en réfléchissant à l’articulation de ce projet avec la cellule familiale et les parents.
La finalité est en effet que les enfants retournent un jour dans leur famille même si, pour certains, cela ne sera pas forcément possible.
J’ai une mission de soutien auprès des assistantes familiales pour les aider à comprendre et à décortiquer le comportement des enfants qu’elles accueillent, et pour leur proposer des axes éducatifs. Voire pour réadapter leur fonctionnement, sachant que mon intervention reste toujours axée sur les besoins de l’enfant.
Il y a également une part de contrôle, même si je n’aime pas trop cette notion, je préfère parler de veille sur les conditions d’accueil.
Il y a par ailleurs tout un travail partenarial avec les autres acteurs amenés à intervenir auprès de l’enfant : l’école (ou la crèche), les établissements spécialisés (Itep, IME…), les lieux de soins, les centres de loisirs, etc. Enfin, de temps en temps, j’organise des temps de rencontres et de visites pour les parents, soit sur le service en présence d’un tiers, soit des sorties libres.
Rester vraiment centré sur l’intérêt de l’enfant, ma mission principale étant une mission de protection de l’enfant. Or, en placement familial, l’éducateur est parfois pris entre plusieurs demandes : celles de l’enfant, de l’assistante familiale, de l’école, de la famille, de l’ASE… avec des intérêts qui peuvent être différents en fonction des partenaires.
Il faut donc trouver un équilibre en gardant toujours en vue l’intérêt de l’enfant.
A la différence du foyer ou de la Mecs – où l’on vit au quotidien avec les enfants, où l’on partage des repas avec eux –, en placement familial, il faut plus de temps pour créer une relation éducative. Il faut donc de la persévérance pour élaborer le projet, d’autant plus que, dans la plupart des cas, le suivi s’effectue sur le long terme.
Mais le fait de ne pas être en contact quotidien avec les jeunes permet aussi de prendre du recul et d’avoir du temps pour analyser et réfléchir sur le pourquoi de nos pratiques.
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Dossier sur le placement d’un enfant, sur le site service-public.fr.
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