Dans le secteur sanitaire, social et médico-social, environ 40 000 professionnels prennent leur poste à l'heure où leurs collègues s'apprêtent à profiter de leur soirée avant d'aller se coucher. Des horaires atypiques fréquents mais qui ne sont pas sans conséquences, et ce facteur de pénibilité contribue au manque d'attractivité de ces emplois.
"Les humains sont diurnes et travailler de nuit à des effets néfastes sur la santé, liés à la désynchronisation des rythmes biologiques", indique en effet Laurence Weibel, chronobiologiste, chargée de la prévention des risques psychosociaux et horaires atypiques à la Carsat Alsace-Moselle.
La solution ? Limiter l'impact négatif de l'activité nocturne, avec une organisation définie en conséquence, et sensibiliser les professionnels travaillant de nuit aux risques induits par ces horaires atypiques.
Premier point : il faut prévoir un temps de transmission suffisant pour que les salariés de nuit aient toutes les informations en main et faire en sorte "que les tâches nécessitant une forte attention soient effectuées en début de soirée", souligne la chronobiologiste.
Idéalement, les locaux doivent permettre "de faire une micro-sieste de 15 à 20 minutes, afin de limiter les risques de perte de vigilance", explique-t-elle. Une démarche mise en place, par exemple, dans les Ehpad de l'Abrapa, dans le Bas-Rhin.
L'environnement lumineux ne doit pas non plus être négligé. "D'intensité normale en début de service, l'éclairage doit pouvoir être réduit progressivement, au fur et à mesure de la nuit", précise Laurence Weibel.
Les salariés doivent aussi pouvoir se préparer une collation au cours de leur service. Mais gare ! "Le travail de nuit entraînant souvent une prise de poids, il ne faut pas fournir de barres chocolatées ou de sandwichs industriels", prévient-elle. Mieux vaut mettre à leur disposition une corbeille de fruits ou un frigo.
Dernier conseil aux managers de salariés travaillant de nuit : leur donner la possibilité d'évoluer vers des activités de jour, grâce à la formation, et la priorité lorsque des postes aux horaires plus classiques sont à pourvoir, pour prévenir l'usure professionnelle.
"Il n'existe pas de seuil au-delà duquel travailler la nuit devient problématique, mais il est certain qu'avec les années, c'est de plus en plus difficile, car l'horloge biologique devient plus sensible et le sommeil fragmenté", constate en effet Laurence Weibel.
En outre, savoir que le travail de nuit n'aura qu'un temps et pourra déboucher sur des perspectives d'évolution de carrière peut inciter un candidat à accepter une telle offre d'emploi.
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Les articles :
Le travail de nuit, sur le site Unifaf de la santé au travail.
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