Améliorer l'attractivité des métiers du domicile : c'est l'une des trois ambitions affichées par le Collectif des professionnels de l'aide et du soin à domicile, lancé en février 2022 notamment par Dafna Mouchenik, dirigeante de Logivitae.
En attendant que ce collectif soit entendu par les pouvoirs publics, la responsable partage les actions qu'elle a mises en œuvre pour attirer les candidats. Son service d'aide au maintien à domicile (Saad) parisien emploie 153 auxiliaires de vie.
L'une des principales contraintes liées au métier d'auxiliaire de vie est le temps partiel subi, et le revenu faible qui va avec, puisque calculé sur la base du Smic. "Le rapport El Khomri, paru en 2019, avançait que les auxiliaires gagnaient en moyenne 800 à 900 euros par mois", indique Dafna Mouchenik.
Pour pallier ce constat, elle propose aux candidats des CDI à temps plein le plus souvent, et le plus rapidement possible.
Ces contrats ne sont cependant pas la panacée pour tout le monde. Certains les refusent pour ne pas perdre le bénéfice de la prime d'activité. D'autres ont besoin de libérer du temps pour s'occuper de leur famille.
"Dans mon service, nous construisons les plannings avec les auxiliaires. J'ai beaucoup de mamans célibataires qui ont besoin de terminer leurs journées pas trop tard pour aller chercher leurs enfants à la crèche ou à l'école, et qui ne peuvent pas travailler le week-end. Nous nous adaptons", explique Dafna Mouchenik.
Dans ces métiers de l'humain, il arrive aussi que le courant ne passe pas entre le bénéficiaire et l'auxiliaire de vie. Travailler dans ces conditions est alors difficile.
"S'il est possible à un bénéficiaire de dire que cela ne fonctionne pas avec une professionnelle, l'inverse l'est aussi et nous y remédions. Il est important de se choisir pour qu'une certaine complicité se mette en place", confie Dafna Mouchenik. "Je crois beaucoup aux duos, à la force du lien. Que ce soit entre l'auxiliaire et le bénéficiaire, entre l'auxiliaire et la famille, entre l'auxiliaire et les administratifs du service."
Pour faire face à des situations difficiles, comme de la violence de la part des bénéficiaires, les professionnelles disposent d'une écoute permanente à l'agence.
"À tout moment, elles peuvent nous joindre pour demander de l'aide, venir dans nos locaux. En établissement, elles pourraient appeler un collègue, dans un Saad, elles sont des travailleuses isolées. Il faut donc leur offrir cette assistance. Nous avons des travailleurs sociaux dans l'équipe qui les soutiennent aussi."
Logivitae est agréée entreprise solidaire d'utilité sociale (Esus), mais sa dirigeante a également fait le choix de la transparence : "Nous avons une gouvernance participative. Les auxiliaires savent ce que nous faisons, combien nous facturons, combien nous gagnons… Tout est transparent. Et quand nous dégageons un bénéfice, nous décidons collégialement sa destination. Elles voient bien qu'elles ne travaillent pas pour enrichir un individu."
De quoi donner du sens à ce métier difficile mais indispensable au maintien à domicile des personnes âgées.
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