Si la quasi-totalité des directeurs d'établissements sociaux et médico-sociaux éprouvent des difficultés à recruter, près d'un tiers d'entre eux manquent tellement de candidats que des postes restent vacants dans leur structure, selon le baromètre 2021 du magazine Direction[s], publié dans son numéro de décembre 2021.
Ainsi, 47 % des répondants recensent jusqu'à 5 % de postes vacants, 31 % reconnaissent 5 à 10 % de postes vacants et près d'un quart, plus de 10 % !
Cette pénurie de personnels touche plus particulièrement l'aide à domicile, l'insertion et le logement accompagné ainsi que la protection de l'enfance, relève notamment le magazine, qui a interrogé près de 900 directeurs et cadres.
Educateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, aides-soignants, auxiliaires de vie… Tous les métiers du secteur sont concernés, selon cette enquête qui objective une situation connue mais qui semble s'être aggravée depuis le début de la crise sanitaire, avec un impact non négligeable sur les salariés et sur les publics accompagnés.
Le constat est d'autant plus inquiétant que les recrutements ne visent pas à développer de nouvelles activités "mais simplement à assurer le maintien de celles existantes", note Direction[s] dans son dossier. Ainsi, "dans 63 % des cas, il s'agit de remédier aux absences et de faire face au turnover".
Pour la majorité des sondés (56 %), ces problématiques sont structurelles, mais pas moins de 38 % constatent une dégradation de leur attractivité sur le marché de l'emploi ces cinq dernières années.
Salaires trop bas, manque de reconnaissance, contraintes horaires… entraînent aussi une baisse des candidats à la formation, avec une proportion croissante de postulants non qualifiés parmi les CV reçus par les recruteurs.
Conséquences ? Une surcharge de travail pour les équipes en sous-effectif (94 %), une démotivation des professionnels (84 %), une baisse de la qualité de l'accompagnement et des soins (77 %).
Face à ce constat, les directeurs multiplient les solutions, quitte parfois à bricoler avec les moyens du bord, dans l'attente d'une nécessaire revalorisation des salaires. Mais force est de constater qu'ils tiennent le cap et se disent, en majorité, satisfaits de leur vie professionnelle.
C'est l'un des principaux enseignements du second volet de cette enquête, consacré au moral des équipes dirigeantes. A noter d'ailleurs qu'au premier rang de leurs motifs de satisfaction figurent les relations avec les équipes, la crise sanitaire ayant souvent contribué à resserrer les liens au sein des structures.
Ce satisfecit ne masque toutefois pas un découragement et une usure qui gagnent du terrain, avec le sentiment pour 65 % des personnes interrogées de ne pas voir leur travail reconnu à sa juste valeur.
Au final, seuls 44 % des directeurs et cadres interrogés se voient toujours dans le secteur dans cinq ans… Quant aux autres, ils pensent le quitter (26 %) ou s'interrogent (30 %), avec une prédominance des professionnels du grand âge, de l'enfance et du domicile.
Nos fiches métiers.
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