Florie Peyou-Lauzin est conseillère sociale chez Emmaüs Habitat (qui gère un parc d'environ 14 000 logements sociaux en Île-de-France, avec un objectif de mixité sociale). Elle propose aux locataires un accompagnement social sur des problématiques liées à leur logement, des impayés à l'adaptation de l'appartement.
Les conseillers et conseillères en économie sociale familiale (CESF) sont particulièrement attendus sur ce type de poste. Interview.
J'ai passé un BTS "économie sociale familiale" puis le diplôme d'Etat de conseiller en économie sociale familiale [DECESF]. J'ai commencé ma carrière comme CESF en travaillant dans un établissement et service d'aide par le travail [Esat] auprès de personnes en situation de handicap qui avaient un logement autonome, puis pour une agence immobilière sociale.
Au bout de quelques années, j'ai ressenti un besoin de changement, d'élargir mon horizon. C'est ainsi que j'ai postulé, en 2012, à un poste de conseillère sociale chez Emmaüs Habitat.
J'ai découvert que j'aurais beaucoup de missions car le poste est très riche. J'étais donc ravie de cette évolution qui correspondait à mes attentes.
Je travaille en binôme avec une assistante sociale, chacune ayant un secteur d'action d'environ 2 250 logements. J'ai de nombreux interlocuteurs en interne – le service technique, de gestion locative, les gardiens d'immeuble qui sont un peu nos "yeux sur place"… Mais aussi en externe, selon la mission : entreprises, ergothérapeutes, caisses de retraite.
J'ai aussi découvert Emmaüs Habitat, qui n'est pas un bailleur lambda, en raison de ses valeurs et de son historique, et qui nous donne le temps et les outils nécessaires pour accompagner les personnes au long cours afin d'éviter l'expulsion.
Le traitement des impayés de loyers, mais il serait faux de réduire le rôle d'un conseiller social à cette action. Je suis aussi chargée de l'adaptation du logement, par exemple pour des personnes en perte d'autonomie, ou de troubles du voisinage.
Pour les impayés, nous pouvons effectuer un accompagnement global vers un rétablissement de l'équilibre budgétaire jusqu'au dossier de surendettement. Si le locataire est suivi par un travailleur social du département ou du centre médico-psychologique, ou s'il est sous tutelle, on se coordonne. La question des impayés est une porte d'entrée vers d'autres problématiques sociales : l'accès aux soins, le besoin d'une protection, le syndrome de Diogène...
Je dirais qu'elle est en plein développement. Quand j'ai débuté, en 2012, j'ai eu l'impression que nous étions peu sur cette fonction. Aujourd'hui, je constate que de nombreux bailleurs ont intégré des conseillers dans leurs équipes, probablement parce qu’ils ont réalisé qu'il était plus simple et plus efficace de gérer en interne les situations complexes, notamment d'impayés.
Voir les offres d'emploi CESF.
Les articles :
Vous avez trouvé cet entretien intéressant ? N'hésitez pas à le partager !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.