Diplômée d'une école d'attachés de presse, elle exerce brièvement ce métier avant de s'engager dans une formation d'assistante juridique. C'est alors qu'elle propose ses services à l'association Droits d'urgence, au début des années 2000, d'abord en tant que bénévole avant d'en être salariée.
Depuis, elle a obtenu son diplôme d'Etat d'éducatrice spécialisée (DEES) et gère un accueil renforcé pour victimes de violences conjugales, dans un point d'accès au droit (PAD) du 20e arrondissement de Paris.
"Ces femmes arrivent spontanément au PAD, soit pour évoquer des violences conjugales, soit d'autres problématiques derrière lesquelles pointe parfois l'existence de violences", explique-t-elle.
"Avec chacune, je pars de l'existant, et je prends attache avec les divers professionnels intervenant déjà ou susceptibles d'intervenir autour d'elle, de façon à créer un réseau d'intervenants pouvant répondre à la situation spécifique."
Sortir des violences conjugales est en effet un parcours difficile, qui implique de se confronter à de multiples problématiques : logement, justice, santé, droits sociaux... D'où l'importance de "miser sur la pluridisciplinarité", insiste Anne-Thalia Crespo.
C'est sa mission d'accompagnement et de maillage quotidien avec divers professionnels qui l'a aussi encouragée à passer son diplôme d'éducatrice spécialisée, en 2013, par le biais d'une validation des acquis de l'expérience (VAE).
Depuis, son cadre d'emploi a encore évolué. "Face à la demande croissante d'accompagnement de ces publics, notre association a développé une plateforme d'aide en ligne, Droit Direct, permettant aux femmes d'avoir des informations et une orientation vers des professionnels adéquats sur leur territoire", commente-t-elle.
Associée à l'expérimentation de ce service, qui vise à toucher davantage de publics, elle s'est, en parallèle, repositionnée sur un poste repensé vers plus de coordination et de formation des professionnels susceptibles d'intervenir en cas de violences conjugales : travailleurs sociaux mais aussi soignants, magistrats…
"Pour accompagner ces publics, il faut se mettre en position d'observation, d'écoute, de questionnement afin de repérer les situations de violences intrafamiliales", souligne enfin Anne-Thalia Crespo.
Mais pas seulement, donc. "Il faut aussi s'attacher à avoir une vue d'ensemble, ce que j'enseigne d'ailleurs aujourd'hui dans mes formations aux professionnels : il faut garder à l'esprit qu'on ne peut pas tout faire seul pour accompagner une victime, mais qu'on peut la réorienter si nécessaire, et surtout avoir une pratique de travail en réseau."
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