Après 20 ans d'expérience dans le commerce de proximité, notamment comme marchand de journaux, Sébastien Babin a ressenti le besoin de mettre "plus de sens" dans sa vie professionnelle. Il s'est tourné vers les métiers du social et, plus précisément, vers le diplôme de technicien de l'intervention sociale et familiale (TISF). Entré à l'Afad Ile-de-France en contrat de professionnalisation, il y exerce depuis un an en CDI. Récit.
J'ai toujours apprécié l'aspect relationnel de mes précédents métiers, et je voulais absolument le conserver. Mais je ne voulais plus de la dimension mercantile.
Je connaissais déjà les activités d'éducateur spécialisé, d'assistant social et d'éducateur de jeunes enfants mais, financièrement, je ne pouvais pas me permettre de me lancer dans des formations aussi longues. J'ai découvert le métier de TISF, il répondait parfaitement à mon envie de travailler avec les familles.
Je travaille sur des problématiques familiales impliquant des enfants. Une partie de mes interventions, financée par la CAF, relève du soutien à la parentalité (dans le cas de naissance gémellaire, de handicap, de maladie, d'enfance prématurée…). L'autre partie, prise en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE), s'inscrit dans la protection de l'enfance.
Mon rôle est d'accompagner les familles à leur domicile à travers les actes du quotidien, de les informer sur leurs droits et de les orienter vers des structures-relais (comme par exemple les lieux d'accueil parents-enfants) ou d'autres professionnels du secteur.
Il faut toujours partir du besoin des familles et ne jamais imposer une façon de faire. Nous ne sommes pas là pour les aider mais bien pour les accompagner.
Les TISF interviennent sur des temps longs, entre 3 heures 30 et 4 heures sur une situation, ce qui permet d'instaurer plus facilement la relation. C'est un métier qui se fait dans la finesse, par des petits pas et des petits gestes. C'est ça qui le rend beau.
J'apprécie également l'indépendance qu'il me laisse. J'organise comme je veux les activités avec la famille et je ne m'impose aucune contrainte.
Si les interventions auprès des "familles CAF" sont particulièrement gratifiantes car je vois rapidement les fruits de mon travail, c'est plus difficile avec les "familles ASE" à qui l'accompagnement est imposé. Les problématiques sont parfois tellement profondes que je n'ai pas de levier pour agir. Souvent, beaucoup de temps passe sans que la situation n'évolue, ce qui peut être décourageant.
Par ailleurs, ce métier implique un effort constant de la part des professionnels : celui d'y mettre du sens. Je ne suis ni baby-sitter ni "aide-ménagère", mais je suis amené à effectuer ces tâches dans le cadre de l'accompagnement. Il faut donc toujours se rappeler dans quelle perspective on le fait.
Il faut le savoir, le métier de TISF ne propose que de très petits salaires et aucun avantage. Je touche 1 350 euros net par mois et je ne pourrai prétendre en fin de carrière qu'à 1 600 euros. Nos conditions de travail peuvent être difficiles : on est amené à beaucoup porter (les enfants, les poussettes, les courses…) et à se déplacer en permanence d'une famille à l'autre.
Je ne regrette aucunement le choix de ce métier, je sais pourquoi je le fais et je m'y épanouis, mais je comprends l'usure que ressentent certains collègues.
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