C'est un phénomène préoccupant : de jeunes professionnels tout juste diplômés quittent le secteur social et médico-social après quelques semaines d'exercice seulement dans leur premier emploi.
Pour pallier cette fuite des jeunes recrues, l'Institut régional du travail (IRTS) Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne lance une offre de services visant à les accompagner dans leur prise de poste.
Le dispositif propose trois services. Le premier, baptisé "histoire de vie et engagements professionnels", "vise à créer un 'sas' entre la fin de la formation des jeunes professionnels et leurs débuts dans l'emploi, afin de les accompagner dans leur passage du statut d'étudiant à celui de salarié", explique Julien Leloup, directeur de la formation professionnelle à l'IRTS.
Concrètement, l'institut va organiser des groupes de parole rassemblant des travailleurs sociaux sortants d'école qui exercent dans différents types d'établissements, afin de les aider à se remémorer ce qui les a conduits à choisir les métiers du travail social.
"Souvent, lorsqu'ils débutent un premier poste, les motivations originelles sont noyées dans les difficultés du quotidien. Il s'agit de se souvenir du sens qu'ils ont voulu donner à leurs orientations professionnelles", précise Julien Leloup. Neuf séances de deux heures réparties sur l'année civile seront organisées.
Le deuxième dispositif consiste à proposer aux jeunes professionnels des séances d'analyse des pratiques professionnelles, "dans une sorte de tiers-lieu qui réunirait des jeunes professionnels venus de secteurs et d'établissements différents".
Cela permettra "d'aborder les sujets dans un espace neutre, hors de leurs équipes de travail, afin de les aider à se libérer et se dégager du poids institutionnel". Là aussi, neuf séances de deux heures réunissant jusqu'à 12 personnes sont envisagées.
Enfin, l'IRTS propose une offre de supervision qui vise à "identifier 'la part de soi' que l'on met dans ce métier, l'analyser et surtout, la poser par écrit". Objectif : travailler les difficultés que l'on peut avoir dans un accompagnement qui fait écho à son histoire.
En effet, "prendre conscience de cette part subjective mobilisée dans l'exercice du métier, la revisiter, permet d'être moins en prise avec les émotions qui peuvent surgir lors de l'accompagnement d'une personne fragile". Ce programme "récit de vie" se tiendra sur trois journées de sept heures.
L'enjeu est maintenant de faire connaître cette offre et de la financer. Si l'autofinancement sera toujours possible, "les employeurs peuvent choisir de payer ces dispositifs à leurs jeunes recrues via leur plan de développement des compétences", avance Julien Leloup.
Il rappelle que, selon le Livre blanc du travail social, 30 000 postes sont actuellement vacants et 150 000 départs à la retraite sont prévus en 2025.
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