Educateurs spécialisés, assistants de service social, conseillers en économie sociale et familiale… Les travailleurs sociaux représentent plus de la moitié des effectifs employés dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada), qui comptent près de 45 000 places d'hébergement.
Ils y côtoient, au sein d'équipes pluridisciplinaires, des juristes ou d'autres professionnels ayant "une expérience à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) ou à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra)", explique Géraldine Teneau (photo ci-contre), cheffe de service dans un Cada de l'association Coallia.
Le point commun des différents intervenants ? La maîtrise d'au moins une langue étrangère (anglais, arabe, russe...). Faire preuve d'une sensibilité interculturelle et géopolitique est aussi indispensable.
"Il faut être capable de comprendre l'autre dans sa différence, de remettre en cause ses propres schémas et croyances, sans jugement."
La connaissance de la réglementation applicable à la demande d'asile et du schéma général de l'accueil est également appréciée. "Il ne s'agit pas de s'improviser juriste mais, au moins, de connaître la Convention de Genève relative au statut des réfugiés et les missions d'un Cada."
À défaut de maîtriser l'ensemble des compétences, "nous attendons d'un candidat qu'il ait réfléchi à ses motivations et qu'il manifeste une curiosité d'esprit", souligne Géraldine Teneau.
En plus d'une sérieuse motivation, mieux vaut être doté d'une solide personnalité et être conscient de la rudesse des conditions de travail, entre les budgets réduits, la pression temporelle, la vulnérabilité des publics accueillis, la violence des récits, le faible taux d'encadrement…
"Un candidat est tout à fait légitime, lors de l'entretien de recrutement, à demander ce qui est mis en place pour prévenir l'usure professionnelle, comme le travail en binôme ou la supervision", conseille d'ailleurs la cadre.
Pour autant, travailler en Cada est-il réservé aux militants ? Pas du tout, affirme Géraldine Teneau : "Certaines associations sont apolitiques, comme Coallia, d'autres portent un engagement plus militant, comme France Terre d'asile. Les besoins sont tels que chaque candidat peut se permettre d'être un peu sélectif".
Se renseigner sur le positionnement du futur employeur permet d'ailleurs "d'éviter les déconvenues et les frustrations", conseille-t-elle.
Cependant, malgré ses contraintes et difficultés, le travail en Cada reste "passionnant", tient à rassurer Géraldine Teneau.
"Par leur parcours, leur regard sur notre société, les personnes hébergées nous apportent beaucoup. Et puis, les missions sont tellement larges qu'il n'y a aucune monotonie : santé, parentalité, scolarisation... De sorte que, même si l'issue de la procédure d'asile n'est pas favorable, notre accompagnement n'est jamais du temps perdu."
Les fiches métiers.
Les articles :
Les métiers de l'asile, sous la direction de Sonny Perseil, L'Harmattan, 2019.
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