Ils sont peu connus du grand public, et pas toujours de leurs collègues des autres institutions. Peut-être parce qu'ils constituent un service social spécialisé, aux modalités d'intervention atypiques ?
Dans les 101 caisses d'allocations familiales (CAF), environ 2000 travailleurs sociaux – assistants de service social, conseillers en économie sociale familiale (CESF), voire éducateurs spécialisés – accompagnent des familles fragilisées par un événement de vie. Ils sont salariés de droit privé (et non fonctionnaires, comme on pourrait le croire à tort).
C'est le cas d'Émilie Dages-Gautié, assistante sociale au sein du pôle accompagnement social des familles de la caisse d'allocations familiales des Pyrénées-Atlantiques, qui compte 11 de ces professionnels, à Bayonne et à Pau.
N.B. depuis la publication de cet article, en avril 2021, Émilie Dages-Gautié est devenue
responsable du service social unité des Landes – Carsat Aquitaine.
"Nous couvrons principalement trois champs : la parentalité, le logement et l'insertion, avec pour objectif de prévenir la fragilisation des situations", résume-t-elle. Les missions des travailleurs sociaux des CAF sont en effet définies par une stratégie nationale, le "socle commun", et par des orientations décidées localement par les caisses, en fonction des besoins du territoire.
Du côté des modalités d'action, le travail social en CAF revêt deux particularités. Premièrement, l'intervention est déclenchée par la survenue d'un fait générateur, signalé par l'allocataire ou repéré grâce à un logiciel de suivi de l'activité : séparation, décès d'un conjoint, maladie d'un enfant, grossesse multiple, impayé de loyer...
"Deuxièmement, nous allons au-devant des familles, pour proposer notre appui sans attendre qu'une demande explicite soit formulée."
Cet "aller vers" implique un gros travail de mise en confiance. D'autant plus que les travailleurs sociaux des CAF se déplacent beaucoup au domicile.
"Il nous faut souvent éclaircir nos intentions", reconnaît l'assistante sociale. Confusion avec les contrôleurs missionnés pour lutter contre la fraude, amalgame avec les services de l'aide sociale à l'enfance... Les inquiétudes sont fréquentes. "Mais une fois qu'on a réussi à gagner la confiance, les personnes se saisissent vraiment de notre accompagnement."
Ainsi, alors qu'elles n'avaient parfois "rien demandé", les familles renvoient souvent "un retour très positif sur notre action", apprécie d'ailleurs Émilie Dages-Gautié.
Et pour cause : "Malgré le nombre de personnes accompagnées, les temps d'entretien ne sont pas minutés. Nous y consacrons le temps nécessaire, en fonction des besoins et de l'évolution de la situation."
Entrée dans la branche "famille" de la sécurité sociale peu après avoir obtenu son diplôme, Émilie Dages-Gautié a mis un peu de temps à assimiler la structure et le fonctionnement de l'institution, ses multiples sigles et instances.
"Désormais, la caisse nationale a mis en place des formations pour tous les nouveaux embauchés au service social, ce qui facilite l'intégration", souligne-t-elle. Un brassage inter-caisses dont elle espère qu'il permettra aussi de rendre le réseau plus vivant : "Partout, des collègues déploient des offres de service intéressantes, et leur retour d'expérience pourrait être utile aux autres."
Notre fiche métier Assistant de service social.
Les articles :
Page du site de la sécu sur les métiers de l'action sociale.
Présentation de la branche famille de la sécu.
Vous avez aimé ce témoignage professionnel ? N'hésitez pas à en parler autour de vous !
Nous vous enverrons des e-mails contenant des conseils, des astuces et des tendances, ainsi que des informations sur l'entreprise et des opportunités d'emploi.