L'analyse des pratiques professionnelles (APP) s'inspire notamment des "groupes Balint" créés au milieu du XXe siècle par le psychiatre et psychanalyste britannique d'origine hongroise Michael Balint. Il les destinait alors aux médecins généralistes afin de penser leur relation d'aide aux patients.
Le dispositif s'est ensuite élargi à d'autres acteurs de la santé, mais aussi du social ou de l'éducation. Les travailleurs sociaux découvrent en général cette démarche au cours de leur formation, dans les écoles en travail social qui l'ont intégrée à leur projet pédagogique.
L'analyse des pratiques professionnelles consiste à rassembler de manière régulière un groupe de professionnels d'une même structure, entre pairs (en l'absence de la hiérarchie donc) et en présence d'un intervenant extérieur à la structure formé à l'APP.
Ce travail collectif est basé sur des situations concrètes. "Un participant va exposer une situation, exprimer sa difficulté : 'Comment cette situation résonne-t-elle en moi ?' Et on cherche ensemble des pistes de compréhension et de réflexion", explique Blandine Dault, responsable de formation moniteurs-éducateurs à l'IRTS Nouvelle-Aquitaine, qui intervient dans des groupes d'analyse des pratiques.
"Bien entendu, l'objectif n'est pas d'aboutir à une solution clé en main ou à des réponses pour chaque problème", souligne-t-elle.
Mais chacun doit repartir en ayant le sentiment non seulement d'avoir réfléchi à sa pratique et d'avoir commencé à élaborer ses propres réponses, mais aussi de s'être enrichi des échanges et des ressources des autres membres.
Le fonctionnement du groupe repose sur quatre grands principes, précise d'ailleurs Blandine Dault : bienveillance, non-jugement, écoute et confidentialité. De fait, l'APP doit se dérouler dans un cadre de confiance, pour que les participants acceptent de se dévoiler.
A la fois action collective et travail sur soi, l'analyse des pratiques professionnelles vise en effet à "se sentir mieux en tant que professionnel pour mieux accompagner", résume Blandine Dault.
"En se connaissant mieux, on peut laisser plus de place à l'autre, professionnel ou personne accompagnée, et donc à l'altérité", assure-t-elle.
Ces échanges doivent donc constituer l'occasion pour chaque participant de se demander pourquoi il a choisi ce métier et de s'interroger sur la cause d'éventuelles frustrations, sur sa gestion du stress, sur sa propre personnalité…
Ce temps d'analyse des pratiques professionnelles doit, enfin, être mis à profit pour se poser et prendre du recul dans un emploi du temps souvent guidé par l'urgence des situations à régler. Il peut ainsi permettre, en particulier aux travailleurs sociaux qui exercent de manière isolée, de trouver du réconfort et du soutien au sein du groupe.
Les fiches métiers.
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