C'est en 2003 que Valérie Landou décroche son diplôme d'État d'éducatrice spécialisée (DESS), à Toulouse. Alors âgée de 37 ans, elle n'en est évidemment pas à sa première expérience professionnelle.
"J'ai commencé à travailler dans un institut médico-éducatif puis j'ai été visiteuse médicale, enquêtrice marketing... J'ai également travaillé dans une maison d'enfants et un foyer occupationnel de l'Adapei", raconte-t-elle. Et "ce métier d'éducatrice spécialisée m'est finalement apparu comme une évidence".
Elle entre alors à l'Institut de formation, recherche, animation sanitaire et social (Ifrass) de Toulouse en 2000, appuyée par Pôle emploi. Elle exerce ensuite pendant 16 ans au sein d'un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) à Montauban (Tarn-et-Garonne).
C'est en 2019 qu'elle intègre les effectifs du centre provisoire d'hébergement (CPH) L'Oustal, au sein de l'association Habitat et Humanisme. Son rôle ? Accompagner les réfugiés vers l'autonomie.
Au sein du CPH, dont l'équipe compte un directeur et deux autres intervenants sociaux, elle s'occupe d'une dizaine de réfugiés qui bénéficient d'un accueil de neuf mois à un an, si besoin.
"Nous sommes des 'médecins généralistes' de l'accompagnement", aime à se décrire l'éducatrice, en référence à la diversité de ses missions dans un accompagnement à 360°. Son rôle la mène en effet à réaliser de nombreuses démarches administratives pour ses résidents : ouverture ou maintien de droits (santé, RSA, formation…), changement d'adresse, gestion de sortie du dispositif, etc.
"Une grande partie de la journée est consacrée aux entretiens avec les réfugiés", détaille Valérie Landou. "Je fonctionne généralement sur rendez-vous. Cela me permet de m'organiser dans mon travail mais cela contribue aussi à l'apprentissage du mode de fonctionnement de notre société pour les résidents."
Très présente à l'arrivée des réfugiés au CPH pour faire face aux nombreuses démarches et pour les aider à s'approprier la ville, la professionnelle espace peu à peu les rendez-vous, signe de la prise d'autonomie des usagers.
Les réfugiés se montrent souvent impatients face aux délais administratifs. "Il faut prendre en considération leur frustration puis prendre le temps d'expliquer. C'est ça aussi, l'apprentissage de l'autonomie", explique l'éducatrice.
Sa mission implique aussi d'être en interaction avec de nombreux partenaires. "Il y a les institutionnels, comme l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), la préfecture, la CAF, la mission locale pour les moins de 25 ans…, et les partenaires associatifs, comme les clubs de sport – hors période de covid – ou la recyclerie où l'on trouve des meubles pour équiper les logements".
Une charge de travail importante donc, pour Valérie Landou, qui apprécie cependant de ne travailler ni le soir, ni le week-end, et de pouvoir aménager ses horaires – plus tôt le matin, plus tard le soir –, un avantage lié aux conditions de travail dans ce CPH.
La fiche métier Educateur spécialisé.
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