Parmi les pistes qui peuvent contribuer à atténuer les difficultés de recrutement des structures du secteur social et médico-social, l'amélioration des conditions de travail figure en bonne place.
Or le risque d'avoir un accident professionnel ou de souffrir de troubles musculo-squelettiques (TMS) reste très élevé dans les services d'aide à domicile ou les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Cette problématique se traduit aussi par "un absentéisme majeur", trois fois supérieur à la moyenne nationale, selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Pourtant, "quand les structures se mobilisent pour mettre en place des démarches de prévention, les résultats sont au rendez-vous", affirme l'organisme qui a présenté, en juin 2019, une démarche originale d'aide au transfert.
Cette initiative est née il y a une dizaine d'années au centre hospitalier Saint-Joseph à Paris, pour permettre à des soignants en situation de handicap de retrouver un emploi, alors qu'ils auraient pu être déclarés inaptes ou en incapacité.
De fait, à Saint-Joseph, elle a permis de passer, en moins de 10 ans, de 2 000 jours d'arrêt par an – dont 650 liés au redressement au lit – à 200 jours d'arrêt – dont 30 liés au redressement au lit.
Sur le principe, "les risques de TMS et de chutes sont essentiellement liés, dans le secteur, aux manutentions de personnes et rehaussement dans le lit", explique Carole Gayet, pilote de la thématique "Aide à la personne" à l'INRS.
Il faut donc inverser les mentalités et les pratiques pour atténuer les efforts physiques de l'aidant : la démarche "consiste à ne plus porter, au lieu de chercher à bien porter", en évaluant avant chaque transfert quels gestes techniques ou quels outils seront adaptés (poignées, draps de glisse…).
Pour présenter cette démarche, l'INRS a choisi d'organiser un webinaire – mot-valise qui associe web et séminaire (forme francisée de l'anglais webinar) –, une forme de communication dont l'organisme est coutumier.
Mais "c'était la première fois sur un sujet relevant du secteur sanitaire et médico-social", souligne Carole Gayet, qui assurait cette intervention vidéo – visible sur le site de l'INRS.
L'intérêt de ce format est de mettre le propos à la portée de tous les professionnels qui doivent se l'approprier, "à 360 degrés", selon Carole Gayet, c'est-à-dire en direction "des aides-soignants, des infirmiers, des coordonnateurs de secteur, des directeurs d'établissements, des services de santé au travail, des Carsat...", etc.
Cette transversalité obligeait à être assez généraliste, convient-elle, et de prochaines éditions pourront "être ciblées davantage, en fonction des publics visés, de la typologie des participants... Les directeurs d'établissements, par exemple".
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