Après l'obtention de son diplôme d'assistante de service social (ASS), Stéphanie Liatard – qui a raconté son parcours dans nos colonnes en 2018 – est partie trois mois en Côte-d'Ivoire, en 2012, occuper un poste d'ASS en volontariat. De retour pendant quatre ans en France, elle a ensuite émigré au Québec en 2016.
Elle a créé un site Internet où elle partage son expérience d'expatriation professionnelle et propose un programme d'accompagnement des francophones en projet d'immigration dans le domaine de l'intervention sociale au Québec.
Pour Stéphanie Liatard, une expérience à l'étranger est un atout dans une carrière. D'abord, dans le cas où l'on part pour étudier.
"J'ai choisi le Québec pour poursuivre mes études en master car là-bas, le travail social est une discipline universitaire. J'ai été plus loin dans la théorie et j'ai appris de nouvelles approches : féministe, interculturelle, intersectionnelle, 'empowerment', systémique."
De quoi enrichir et faire évoluer toute une équipe au retour. Une fois évalué par l'Enic-Naric, un diplôme acquis à l'étranger ouvre par ailleurs à de nouveaux postes, d'encadrement ou d'enseignement, par exemple. "J'aurais aussi pu poursuivre par un doctorat en France."
Dans un entretien d'embauche ou une lettre de motivation, l'expatriation peut ensuite être valorisée comme preuve d'ouverture d'esprit.
"Un professionnel qui va voir comment le travail social s'exerce dans un autre pays fait preuve de curiosité, d'une volonté de développement professionnel et d'une réflexion critique sur sa pratique. Il peut le souligner à un employeur", explique Stéphanie Liatard.
Sur un CV, le professionnel pourra ensuite détailler les méthodes nouvelles d'accompagnement qu'il a acquises sur le terrain ou les publics différents avec lesquels il a travaillé. Par exemple : des Autochtones au Canada ou des peuples nomades en Côte-d'Ivoire.
"Tout l'enjeu est de réfléchir et montrer en quoi ces apprentissages spécifiques sont transférables dans le nouveau milieu de pratique en France." Le professionnel peut faire valoir que généralement, il a déjà su faire du transfert de ses compétences françaises vers les équipes du pays où il s'est expatrié. L'interculturalité, il connaît!
Dans son mémoire de recherche, Stéphanie Liatard a interrogé des ASS françaises ayant émigré au Québec. Les trois quarts constatent que l'expérience à l'étranger leur a permis de se sentir plus ouvertes aux autres, plus capables de verbaliser leurs besoins et d'échanger ouvertement avec leurs collègues.
"En expatriation, on vit des différences culturelles, la communication est donc nécessaire pour comprendre et être compris. Dans un nouveau rôle professionnel, on ose aussi davantage dire qu'on ne sait pas et questionner."
Cette aisance orale et la confiance en eux que les professionnels tirent de leur expérience leur permettront, en entretien d'embauche ou de retour dans leur équipe, de savoir exprimer leurs idées et leurs forces.
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